Edito Incontestablement, l’année 2005 aura été marquée par le charisme et l’émergence sur la scène internationale d’un chef d’Etat hors du commun: Hugo Chavez. Entre son plébiscite et son ovation par 40'000 participants en Janvier au Forum Social de Porto Alègre (Brésil) où il invita le mouvement altermondialiste à construire le «socialisme du XXIe siècle» et la razzia de ses partisans aux élections législatives du 4 décembre dernier, le président vénézuélien aligne les succès électoraux et, tout au long de cette année 2005, aura marqué des points sur le plan diplomatique. Ses nombreuses interventions à l’étranger, que ce soit au Sommet des Amériques à Mar del Plata (Argentine) où il s’opposa au projet de recolonisation économique du continent, la ZLEA (Zone de Libre Echange des Amériques), défiant directement les Etats-Unis, son intervention à la tribune de l’ONU (New York) où il suggéra le transfert du siège hors des Etats Unis, son implication personnelle pour l’adhésion du Venezuela au Mercosud en compagnie du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay, ses nombreuses visites officielles en Chine, en Inde, en Europe notamment en France, tous témoignent d’une sérénité retrouvée après le coup d’Etat dont il fut victime le 12 avril 2002 mais aussi d’une volonté manifeste de peser sur les grandes décisions internationales. Jamais, depuis Simon Bolivar (1783 – 1830), el "Libertador", un chef d’Etat vénézuelien n’avait connu une telle popularité. Depuis son élection en 1998, ses prises de position en faveur du socialisme et son soutien à Fidel Castro viennent troubler l’ordre établi sur le continent américain, à tel point que, pour la Maison Blanche, Hugo Chavez représente une véritable menace pour les Etats Unis. Mais, Hugo Chavez, lui même ancien putschiste, emprisonné en 1992, en a vu d’autres. A seulement 51 ans, Chavez a derrière lui une longue carrière militaire, depuis ses débuts à l’Académie militaire du Venezuela qu’il quitta avec le diplôme des Sciences et Arts Militaires. Diplômé de sciences politiques, il sait manier aussi bien le verbe que l’arme du pétrole. Le pétrole! Sa véritable force. Pendant que les Emirats Arabes et les cheiks sombrent dans l’opulence, l’enrichissement personnel et la gabegie, Hugo Chavez a fait du pétrole un instrument de politique intérieure et une arme diplomatique. |