par Raphaël Confiant.
Les élections terminées, il est temps de pointer du doigt un mal récurrent qui frappe la Martinique, depuis que le droit de vote a été accordé aux gens de couleur au 19è siècle, à savoir le fait qu’on ne puisse pas être élu dans une commune si l’on n’y est pas né.
Au Lamentin, par exemple, il faut, comme disent les natifs de l’endroit, « avoir bu l’eau du Longvilliers ».
Il s’agit d’une petite rivière, petite cousine de la Lézarde immortalisée par Edouard Glissant, jadis jolie, dans laquelle on pouvait s’abreuver et se baigner sans risque et qui aujourd’hui, n’est plus qu’un infâme cloaque.
Chose qui a permis au candidat du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais) aux municipales du Lamentin, Daniel Marie-Sainte, non-natif de l’endroit, d’ironiser en disant que de nos jours, il ne fallait surtout pas boire l’eau du Longvilliers. Chaque commune a ainsi son lieu symbolique, son haut-fait, qui authentifie ses habitants comme « authentiques ».