Partie civile dans la plainte déposée contre l’empoisonnement au Chlordécone, l’association POUR UNE ÉCOLOGIE URBAINE vient informer par la présente de l’état d’avancement du dossier. La tournure que prend cette scandaleuse affaire est préoccupante car on s’achemine vers un déni de justice.
En effet, en application des dispositions de l’article 175 du Code de procédure pénale, les juges parisiens en charge de l’instruction du dossier du Chlordécone viennent de nous aviser que l’information relative à cette affaire leur parait terminée et que ledit dossier est communiqué au procureur de la République de Paris.
Or, après quinze ans d’instruction et en l’état actuel du droit en vigueur, aucune mise en examen n’a été prononcée ce qui laisse à craindre une forte probabilité d’une décision de non-lieu. Un tel déni de justice n’est pas acceptable car contraire à notre dignité en tant que peuple et à notre droit de vivre dans un environnement sain respectueux de notre santé.
Aujourd’hui, Nous contestons fermement une décision de non-lieu qui signifierait que l’affaire de l’empoisonnement au Chlordécone est définitivement enterrée et qu’elle ne pourra jamais ressortir du néant judiciaire dans lequel les autorités judiciaires françaises veulent la plonger.
La mobilisation de plusieurs milliers de martiniquais dans les rues de Fort-de-France le 27 février 2021 avait fait reculer les juges d’instruction sans que les Tribunaux ne renoncent à leur volonté d’enterrer l’affaire. Faut-il que la voix de l’indignation et de la colère s’exprime à nouveau dans les rues pour se faire entendre ?
Maître Raphaël CONSTANT (Avocat au Barreau de Martinique)
Maitre Corinne BOULOGNE YANG-TING (Avocat au Barreau de Martinique)
Maître Ernest DANINTHE (Avocat au Barreau de Guadeloupe)
Maître G. Louis BOUTRIN (Avocat au Barreau de Paris)