« NON, MAIS IL SE PREND POUR QUI CE LOZES ? »

                                                       par Raphaël Confiant

    Dans l’édition du quotidien « France-Antilles » en date du vendredi 19 octobre, je découvre, non sans stupéfaction, une interview du sieur Lozès, président autoproclamé  « des Noirs de France » (sic) dans laquelle on peut lire ceci :

    « J’appelle tout le monde, y compris M. Confiant, à faire de la Martinique un territoire écologiquement propre. »

    De quel droit ce monsieur se permet-il de lancer cet appel aux Martiniquais et à moi en particulier ? A-t-il jamais vécu dans notre pays ? A-t-il jamais une seule fois, au cours des dix ou vingt dernières années, jamais pris position sur un seul problème concernant la Martinique ou les Antilles ?

    Je n’ai ni conseil ni leçon à recevoir, pas plus en matière d’écologie que dans d’autres domaines, d’individus qui utilisent la couleur de leur peau pour obtenir des positions de pouvoir dans l’appareil sarkozien, et cela quand bien même, comme c’est présentement le cas, ils n’ont aucune qualification pour occuper lesdites positions. Que M. Lozès joue la carte du « noirisme » en France, c’est son problème ! Qu’il accepte une « mission sur les minorités visibles » qui y vivent, c’est son droit le plus absolu ! Mais il n’a pas à s’occuper des problèmes de la Martinique qui sont du ressort des seuls Martiniquais, de ses travailleurs, de ses hommes politiques, de ses intellectuels ou de ses militants associatifs.

    Pendant 30 ans, les différents gouvernements de Droite, de Gauche et de cohabitation ont sciemment caché au peuple martiniquais que nos sols, nos rivières, nos nappes phréatiques  et nos rivages étaient massivement contaminés par l’usage délirant de tout un cocktail de pesticides (plus de 100 !) utilisés dans les bananeraies. Alors même que les propres services déconcentrés de l’Etat en Martinique conduisaient des enquêtes scientifiques aux termes desquelles ils aboutissaient  toujours aux mêmes conclusions, à savoir que nous subissions un empoisonnement massif, un vaste silence, un silence organisé, s’est installé autour de cette question. Silence dont notre peuple paie aujourd’hui dramatiquement les conséquences : explosion du taux de cancers, développement inquiétant des maladies d’Alzheimer et de Parkinson, infertilité féminine et masculine croissante, malformations congénitales etc…

    Pour avoir milité depuis près de vingt-cinq ans sur le terrain, aux côtés de Pierre Davidas, de l’ASSAUPASSU devenue l’ASSAUPAMAR, puis aujourd’hui de l’association « Ecologie urbaine », dirigée par Louis Boutrin, j’ai été de tous les combats écologiques de ce pays. A l’époque, les beaux esprits et autres « gran-grek » locaux se riaient de nous et traitaient Davidas d’affabulateur ou de dérangé mental.  Au cours des deux dernières années, L. Boutrin et moi-même, nous nous sommes décidés à briser l’omertà autour du scandale du chlordécone. Car tous les responsables savaient que les associations écologistes avaient raison, mais ils maintenaient une véritable chape de plomb sur l’information avec la complicité, hélas, des principaux médias martiniquais.  Pendant deux ans, nous avons traduit différents articles scientifiques publiés aux Etats-Unis suite à l’explosion de la seule usine qui fabriquait le chlordécone, en Virginie, ainsi que les publications de l’ « American Cancer Institute », le plus grand centre de cancérologie mondiale. Nous les avons ensuite confrontés aux études menées par les services de l’Etat français en Martiniquais. Tous aboutissaient à la même conclusion irréfutable : le chlordécone n’est rien d’autre qu’un poison. Ce qui poussa les Etats-Unis à interdire ce pesticide dès 1979 alors que la France n’a pris la même décision qu’en…1993.

    Cette décision tardive, presque contrainte et forcée face à la levée de boucliers des écologistes, n’est rien d’autre qu’un crime contre l’humanité qui participe du processus génocidaire enclenché dans notre pays depuis trois décennies par les différents gouvernements français. C’est ce crime que Louis Boutrin et moi avons dénoncé dans notre ouvrage, « Chronique d’un empoisonnement annoncé », paru chez L’Harmattan en février 2007. En mars 2007, grâce à Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil Régional de la Martinique, nous obtenions une salle à l’Assemblée Nationale française, où, avec l’aide de Patrick Karam et du Collectif-Dom, nous avons organisé une conférence de presse, conférence à laquelle prirent par le député « Vert » Alain Lipietz et l’ex-ministre de l’Ecologie, Corinne Lepage. Bien que présente, la presse française n’en a pipé mot ni dans ses journaux ni dans ses radios ni dans ses télés. Et il a fallu attendre 8 mois pour que l’affaire éclate ! Quand, en septembre dernier, le cancérologue Dominique Belpomme, tapa du poing sur la table.

    Pendant ces 8 mois, nous n’avons jamais entendu parler ni du sieur Lozès ni de son CRAN. Jamais ! A l’époque, ce monsieur n’invitait pas encore les Martiniquais à « faire de la Martinique un territoire écologiquement propre ». Farceur, va ! Opportuniste ! Mieux : à peu près à la même période, le vice-président du CRAN (non mais ils sont tous président ou vice-président de quelque chose, ces gens-là !), le dénommé Georges Tin, d’origine martiniquaise et par ailleurs président des « homosexuels de France » (sic), participa à une émission de « France-Culture » qui se voulut un véritable lynchage médiatique de ma personne au motif que je serais antisémite. Ces imprécateurs ne savaient même pas que bien que payant la redevance comme tous les citoyens français, les Martiniquais ne sont pas jugés dignes de recevoir cette chaine culturelle (seul « Télé-foot » leur convient apparemment) et n’ont donc rien su de cette « vakabonnajri ». C’est dire comme ces messieurs du CRAN connaissent bien notre pays !

    Nous n’avons que faire de M. Lozès et de sa pseudo-mission. Nous n’avons que faire de ses conseils ou de ses invites à transformer notre pays en ceci ou cela. Et personnellement en tant que Créole, et donc descendant d’esclave, je n’ai aucune leçon à recevoir ni de descendant d’Africain ni de descendant de Hongrois. Je suis un survivant. Nous, Martiniquais, sommes des survivants et nous n’avons plus rien à perdre. Sauf le pays et la culture que nos ancêtres ont douloureusement bâtis pendant trois siècles sous le joug et les fers. Ceux dont les pères n’ont jamais été esclaves, ceux dont les pères furent, dans certains cas, soit des esclavagistes soit des complices passifs ou actifs de l’esclavagisme, n’ont rigoureusement aucun droit de chercher à gouverner nos existences. Nous, Martiniquais, sommes les seuls à être habilités à dire ce qui est bon ou n’est pas bon pour nous.

    Car moi aussi, si j’étais méchant (et je le suis ! Ce qui fait que je n’en ai strictement rien à cirer des attaques de tous bords), je pourrais donner un conseil à ce monsieur Lozès d’origine béninoise. Je pourrais lui dire par exemple :

    « Je vous invite à faire du Bénin, l’un des pays les plus pauvres du monde, un territoire économiquement développé. »  

    Mais il est vrai que pour un « Banania », il vaut mieux être confortablement installé en France, lécher les bottes des colonialistes afin d’obtenir des strapontins, au lieu de se coltiner la difficile tâche d’apporter ses compétences et son savoir-faire à ses compatriotes africains pour tenter de bâtir cette Afrique fière et digne que les Nyobé, Amilcar Cabral, Sankara et Nyéréré appelaient de leur voeux.

   La seule Afrique dont moi, en tant que lointain descendant d’Africain, je pourrais être fier. Tout comme un Indien martiniquais d’aujourd’hui est fier de l’Inde ou un Chinois martiniquais est fier de la Chine.

Raphaël CONFIANT

 

 

 

 

 

 

 

 

Chlordécone : NON monsieur BORLOO !

par Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT

Lettre ouverte au Ministre de l’Ecologie

 suite au « Grenelle de l’Environnement » et à la nomination de Patrick Lozes, Président du CRAN, à la tête d’une mission Chlordécone en Martinique.

            La Martinique et la Guadeloupe, stupéfaites, viennent d’apprendre la nomination d’un homme installé en France depuis de très longues années à la tête d’une mission sur la question de l’empoisonnement de nos pays par les pesticides, notamment le Chlordécone. Cette personne n’entretient, ni de près ni de loin, le moindre lien avec le mouvement écologiste antillais, ne vit pas sur place et ne connaît pas les problèmes concrets auxquels nous sommes confrontés. On nous dit qu’elle « auditionnera » les associations et les organisations agricoles afin de rédiger un rapport au ministre de l’écologie. Nous affirmons d’ores et déjà que nous refusons de rencontrer quelqu’un qui n’a rigoureusement aucune expérience voire aucune compétence pour traiter du problème concerné.

  Nous en profitons pour nous élever contre cette méthode de gouverner qui consiste à distribuer des prébendes à des lobbies sous forme de nominations à la tête de commissions-prétexte. La Martinique et la Guadeloupe vivent un véritable drame écologique et sanitaire, drame dénoncé depuis trois décennies par tous ceux que préoccupe le devenir de ces pays, et il est insupportable que ce drame soit traité avec la désinvolture dont fait preuve le ministère de l’écologie.

   Déjà, les principales associations écologiques antillaises n’ont pas été conviées à préparer le « Grenelle de l’environnement ». Il est vrai qu’il n’avait pas été prévu de réfléchir aux problèmes de l’Outre-Mer. Mais face à la médiatisation brutale de la question du Chlordécone dans les grands organes de presse hexagonaux, le ministère a, en catastrophe, improvisé un « Grenelle de l’environnement pour l’Outre-Mer » à l’île de la Réunion. Puis, réalisant qu’il était trop tard pour y rassembler les représentants « domiens », il s’est rabattu sur la mise sur pied d’un « Grenelle » pour chaque département et territoire d’Outre-mer !

     De tels cafouillages frisent l’incompétence et le mépris tout à la fois. D’autant que s’agissant du « Grenelle » organisé en Martinique le mercredi 17 octobre, personne n’a pris contact avec notre association, « Pour une Ecologie urbaine », pourtant agréée au titre de la protection de l’environnement. Personne n’a jugé bon non plus de solliciter l’intervention des auteurs de « Chronique d’un empoisonnement annoncé ». Pire : parmi les six points à l’ordre du jour de ce « Grenelle » improvisé à la hâte ne figure rien sur la question des pesticides et du Chlordécone qui sont pourtant la préoccupation première des Martiniquais depuis près d’un an. Un récent sondage révèle que 80% des Guadeloupéens se déclarent inquiets par rapport à la crise écologique et sanitaire du Chlordécone. Tout cela est donc complètement surréaliste !    La nomination d’un missionnaire déconnecté des réalités antillaises et l’improvisation de « Grenelle » de l’Outre-Mer revient également à bafouer les règles les plus élémentaires de la démocratie puisque les représentants du peuple, à savoir les élus et parlementaires, sont écartés ou mis devant le fait accomplis. Loin d’être associés à la réflexion sur les pesticides, ceux qui possèdent la légitimité des urnes se voient relégués au rang de figurants, tandis que les écologistes de terrain et les autres associatifs sont tout simplement ignorés. Tout ceci est inadmissible. Inqualifiable même. On se moque des peuples martiniquais et guadeloupéens.

Pour notre part, nous avons, depuis la sortie de notre ouvrage en février 2007, travaillé aux propositions que l’on pourrait faire afin de sortir de la crise actuelle. Nos 12 mesures urgentes pour une gestion de sortie de crise, remises au Président du Conseil Régional de Martinique le 15 octobre dernier, seront bientôt dévoilées au grand public.

  La santé de nos populations passe avant toute considération politique, économique ou financière.

 

 

 

 

 

 

 

Martinique, le 17 octobre 2007

Louis BOUTRIN – Raphaël CONFIANT*

                                                                                  * Président et membre de  l’association « Pour une Ecologie Urbaine »

 *Auteurs du livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé – le Scandale du Chlordécone aux Antilles françaises – 1972-2002. Editions L’Harmattan - 2007     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les dossiers

Le marché de l'eau, 

une affaire juteuse                                

Avec 32 % du marché mondial de l’eau pour Veolia (exVivendi environnement exGénérale des Eaux) et 23 % pour SuezLyonnaise des Eaux, les deux géants français se partagent le marché mondial de l’eau, loin devant le Britannique Thames Water et la Saur (Bouygues) qui capte 5%. A elles seules, les sociétés françaises détiennent 60 % du marché de l’eau de la planète et ne cessent de remporter des contrats internationaux : 130 pays couverts par SuezLyonnaise des Eaux contre 110 pour Veolia. Très peu de pays ou de grandes capitales échappent aux deux mastodontes français. Après Mexico, Miami, Caracas, Sydney, Berlin, Prague, Buenos Aires, Puerto Rico, Manille, c’est au tour de la Chine où Veolia (ex-Vivendi) a décroché en 2004 un marché faramineux de 10 milliards d’euros pour la ville de Shanghai. Une première percée dans la muraille de Chine qui laisse augurer des perspectives plus florissantes après  l’entrée de ce pays dans l’OMC et l’attribution des Jeux Olympiques à la ville de Pékin.

 

 

Les dossiers

 L’eau hors de prix ?

par Louis BOUTRIN 

Le prix de l'eau est souvent source de contestation chez des abonnés qui ont du mal à admettre le coût actuel et les augmentations successives d'une ressource naturelle … qui ne fait que tomber du ciel !

 
L'absence de transparence par le passé des collectivités organisatrices et des entreprises délégataires ainsi que les différents scandales autour de la passation de marchés publics expliquent en partie cette perte de confiance des abonnés. Pourtant,  il n'est pas si loin le temps où il fallait aller chercher l'eau à la fontaine ou à la petite mare de campagne. Aujourd'hui, l'eau potable à domicile, à toute heure, quel que soit son quartier, l'étage où l'on habite c'est ce bien-être quotidien apporté aux abonnés de Guadeloupe et de Martinique.

 

En tant que médecin, je suis soumis au serment d’Hippocrate, et donc à un devoir de prévention des maladies et d’information du public. C’est dans cet esprit que j’ai coordonné le Rapport d’expertise et d’audit externe concernant la pollution par les pesticides en Martinique

Après la récente polémique qui a eu lieu autour de ce rapport – dont le contenu est resté totalement inchangé depuis sa parution en juin 2007 –, certains prétendent que je serais revenu sur mes déclarations initiales en expliquant qu’il n’existe pas de lien scientifiquement établi entre le chlordécone et le cancer de la prostate. Or, mon discours est toujours resté constant, même si on peut regretter que des raccourcis malheureux aient pu laisser faire croire le contraire.

En page 38, le rapport s’interroge en effet sur la pertinence de l’étude épidémiologique Karu-prostate, qui a pour objectif de montrer s’il existe ou non un lien associatif entre une contamination par le chlordécone et l’apparition des cancers de la prostate en Guadeloupe : « Pourquoi s’être fixé comme seule cause possible aux cancers de la prostate, le chlordécone, alors que la cartographie réalisée en Martinique montre qu’il n’existe aucune relation géographique entre le zonage de la pollution par le chlordécone (très intense dans la partie Nord-Est de l’île), et l’incidence élevée des cancers de la prostate (surtout décelés dans le Sud), autrement dit, que les cancers de la prostate sont plus fréquents dans des régions qui n’apparaissent pas être particulièrement polluées par le chlordécone ? »

Des études toxicologiques ont démontré le caractère CMR (cancérigène, mutagène et/ou reprotoxique) du chlordécone, qui est très fortement suspecté d’être impliqué notamment dans l’apparition de myélomes (leucémie des os) dans le Nord de la Martinique. Mais en ce qui concerne les cancers de la prostate, il serait nécessaire d’étudier au moins une quinzaine d’autres pesticides et leurs métabolites pour comprendre pourquoi les Antilles sont si lourdement touchées : la Guadeloupe est le territoire où l’incidence de ces cancers est la plus élevée dans le monde, alors que l’incidence est de même très élevée pour la Martinique, mais on ne peut savoir ce qui en est aujourd’hui faute de mise à jour du registre des cancers depuis 2000.

En ce sens, l’ARTAC a soumis aux différentes instances locales concernées et va soumettre aux pouvoirs publics nationaux une proposition de programme de recherche chiffrée, visant à réaliser une étude de biomonitoring portant sur les tissus adipeux et des dosages sanguins des personnes touchées par le cancer de la prostate ou du sein, qui seront mis en parallèle avec les résultats obtenus à partir de personnes témoins. En outre, des études de toxicogénomique devraient permettre de mieux connaître l’impact de différents pesticides sur les gènes humains, et en particulier de vérifier s’il existe un lien de causalité entre la contamination par le chlordécone et l’augmentation de fréquence des myélomes en Martinique.

Les subventions attendues pour la réalisation de ces études permettraient de rémunérer les différentes équipes de recherche impliquées, notamment les laboratoires spécialisés dans ce type d’analyses. Notre objectif est avant tout d’apporter des réponses scientifiques permettant d’expliquer l’incidence excessivement élevée des cancers, en particulier de la prostate, aux Antilles afin d’en améliorer la prévention et le traitement.

Lorsqu’à sa demande j’ai rencontré M. le Secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, M. Christian Estrosi, je lui ai indiqué que le rapport était incontournable du point de vue scientifique, qu’il n’y avait aucun « catastrophisme » dans mon discours, et qu’il était de sa responsabilité de contribuer à la mise en œuvre le plus rapidement possible d’un plan d’action global impliquant de façon transversale les aspects environnementaux, sanitaires et agricoles, afin de remédier aux problèmes actuels, cela dans l’intérêt des antillais. J’ai également indiqué au Secrétaire d’Etat qu’un tel plan pouvait être mis en place sans nuire aux intérêts socio-économiques des Antilles, mais que la sécurité sanitaire des antillais, y compris des générations futures, est prioritaire.

Un récente réunion avec le Directeur-adjoint du cabinet de la Ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot, ainsi que des responsables de la gestion des alertes sanitaire, m’a également permis d’insister sur la nécessité de mener des études de biomonitoring et de toxicogénomique, afin d’identifier les causes exactes de cette épidémie de cancers.

Nous attendons donc des représentants de l’Etat et des autorités locales la mise à disposition de moyens suffisants permettant de faire face à la crise actuelle et de faire réaliser les études annoncées dans les plus brefs délais.

Je me dois enfin de remercier l’ensemble de mes confrères et consœurs médecins qui se mobilisent localement pour faire émerger la vérité.

                                                                                       Pr. Dominique BELPOMME

Cancérologue, Président de l’ARTAC

Les dossiers

L’eau, un enjeu mondial et régional

    No water, no future (Pas d’eau, pas d’avenir) disait Nelson Mandela en août 2002 au Sommet du développement durable de Johannesburg. Comme il avait vu juste, diront dans quelques années  les spécialistes qui se pencheront sur l’état des ressources en eau de la planète.  Car, d’ici moins de 25 ans, la terre comptera 2 milliards d’habitants supplémentaires et si nos comportements ne changent pas, l’eau viendra à manquer. Les pays en situation de pénurie connaîtront d’énormes difficultés sur le plan sanitaire mais aussi économique et social car l’eau demeure le premier facteur de développement. C’est dire les enjeux de cette précieuse ressource.   

 

L e prix Nobel de physique 2007 a été décerné au Français Albert Fert (69 ans) et à l'Allemand Peter Grünberg  (68 ans) pour leur découverte d'une technologie sur la miniaturisation des disques durs aux applications dans la vie de tous les jours, a annoncé mardi le comité Nobel.

Cette technologie est la magnétorésistance géante (GMR). Elle est utilisée pour lire l'information stockée sur des disques.
"C'est grâce à cette technologie qu'une miniaturisation radicale des disques durs a été possible ces dernières années", a indiqué le comité dans un communiqué.
"Les applications de ce phénomène ont révolutionné les techniques permettant de lire l'information stockée sur disque dur", a-t-il estimé.
Ce domaine de la recherche en nanosciences est actuellement en forte expansion.
La GMR a notamment un impact important sur les technologies de l'information et de la communication. Elle a notamment permis de mettre au point des têtes de lectures qui équipent aujourd'hui tous les disques durs.
Ces têtes de lecture plus sensibles permettent de lire des données contenues dans les disques durs compacts intégrés, présents dans les ordinateurs portables et certains lecteurs de musique, par exemple.
Le phénomène de magnétorésistance change la résistance électrique d'un conducteur lorsqu'il est soumis à un champ magnétique. Il est à l'origine de nombreuses applications.
L'application de la découverte des deux professeurs est récente.
Selon le comité Nobel, le lancement de la première tête de lecture basée sur l'effet GMR a eu lieu en 1997. La technologie s'est ensuite vite standardisée et "même encore aujourd'hui, les toutes nouvelles techniques de lecture dérivent de la GMR".
Les deux lauréats ont découvert la GMR en 1988, au cours de travaux menés séparément.
Albert Fret, 69 ans, né à Carcassone (sud de la France), est directeur scientifique de l'Unité mixte de Physique au CNRS/Thales, à Orsay (près de Paris), depuis 1995.
Peter Grünberg, 68 ans, est professeur à l'Institut für Festkörperforschung, Forschungszentrum Jülich, en Allemagne.
En janvier 2007, les deux physiciens avaient déjà reçu conjointement un prix pour leurs travaux, le Japan Prize, autre disctinction scientifique très prestigieuse.
L'année dernière, deux Américains, John Mather et George Smoot, s'étaient partagé le prix pour leurs travaux sur les radiations cosmiques qui confortent la théorie du Big Bang afin d'expliquer l'origine de l'univers.
Le Nobel de physique est le deuxième prix Nobel attribué cette semaine.
Celui de médecine a ouvert la saison lundi en récompensant deux chercheurs américains, Mario Capecchi et Oliver Smithies, et un Britannique, Martin Evans, pour des travaux sur la création de souris transgéniques qui ont ouvert un nouvel horizon à la recherche sur des maladies comme Alzheimer ou le cancer.
Le prix de chimie sera attribué mercredi et celui de littérature jeudi. Le Nobel de la paix sera annoncé vendredi à Oslo et lundi prochain, le prix d'économie mettra un point final à la saison 2007.
Les lauréats du Nobel de physique recevront le 10 décembre des mains du roi de Suède une médaille en or, un diplôme et se partageront un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d'euros).

Liste des lauréats français du prix Nobel de physique:

- 2007: Albert Fert (conjointement avec Peter Grünbert, Allemagne- 1996: Claude Cohen-Tannoudji- 1992: Georges Charpak- 1991: Pierre-Gilles de Gennes- 1970: Louis Neel (conjointement avec Hannes Alfven, Suède)- 1966: Alfred Kastler- 1929: Louis-Victor de Broglie- 1926: Jean-Baptiste Perrin- 1908: Gabriel Lippmann- 1903: Antoine Becquerel, Pierre Curie et Marie Curie

 

 

 

Ecologie

 Entre les conséquences du cyclone Dean et les effets de la pollution aux pesticides, la Martinique se trouve confrontée à un avenir difficile. Reportage.

Alex Racine est brisé. Un mois après le passage de l'ouragan Dean, sa ferme aquacole au Vauclin n'est que débris : flotteurs, filets, morceaux de pontons envolés. Au fond de l'anse de Point Chaudière, des cages à poissons demeurent enchevêtrées dans la mangrove, et ses 15 000 loups des Caraïbes (ombrines tropicales) ont pris le large, y compris ses soixante reproducteurs. Juste avant l'ouragan, il avait mis en place un superbe atelier de conditionnement des poissons, tout en Inox, réfrigéré, le fin du fin des normes européennes : « C'était la fin de la galère, je voyais le démarrage. Aujourd'hui, tout est détruit... Je n'en peux plus ! » Le moins petit des quatorze aquaculteurs martiniquais, qui exploite une concession du domaine public maritime, aurait dû produire cette année plus de 20 tonnes de poissons.

Politique

Sœurs, frères Présidents et chefs d'Etat des nations Unies : le monde est saisi de la fièvre du changement climatique et la maladie se nomme le modèle de développement capitaliste. Tandis que en 10.000 années l'augmentation du dioxyde de Carbone (CO2) sur la planète a été approximativement de 10%, dans les derniers 200 dernières années de développement industriel, la croissance des émissions de carbone a été de 30%. Depuis 1860, l'Europe et le nord de l'Amérique contribuent à 70% des émissions de CO2. 2005 a été l'année la plus chaude du dernier millenaire planétaire.


 

                                                        Discours d'Evo Morales à l'ONU : 24 septembre 2007


Ecologie

Des voix s’élèvent actuellement pour protester contre le discours dominant qui viserait à entraver la vérité sur le scandale du Chlordécone. Le dernier en date, celui des professionnels du tourisme qui, des années durant, n’ont pas su prendre le train du développement touristique à l’instar des autres îles de la Caraïbe. En ligne de mire, les révélations parisiennes sur la pollution au Chlordécone qui terniraient selon eux l’image de la Martinique. Une position insoutenable, compte tenu du désastre écologique et de ses conséquences sanitaires, qui est dénoncée par Jean-Laurent Alcide sur le site de Montray kréyol. Nous publions in extenso cette contribution au débat.