Changement de direction à l'ALS

 
Kalthoum MBARECK a été nommée directrice de L'ALS (Association pour le Logement Social) agréée par le Conseil Général et les bailleurs sociaux en liaison avec la SIMAR et la SMHLM
 
Consultez l'interview de la directrice pour en savoir plus sur ses projets de développement.

1° Quel est votre parcours ?

Initialement, j’ai eu un BEP Sanitaire et Sociale puis un CAP de la petite enfance J’ai souhaité passer par un parcours professionnel car je voulais m’orienter dans le secteur « humain » mais j’hésitais entre le social et le médical Finalement j’ai choisi le secteur social et je suis allée jusqu’à obtenir un Diplôme D’Etat de Conseillère en Economie Sociale et Familiale Maintenant j’ai un BAC+ 5 en Management des établissements sanitaires et sociaux et j’ai un auttre BAC+5 en Aménagement du Territoire. Concernant mon parcours professionnel, j’ai travaillé pendant un an à Strasbourg auprès du public atteint du HIV et malades du sida Pendant cette année, j’ai monté le nutri-club c’était un atelier spécialisé sur l’équilibre alimentaire en fonction de sa maladie, puis j’ai créé les soirées de convivialités pour aider les locataires à rompre avec leur isolement et enfin, j’ai monté des ateliers décorations pour être bien chez –soi, le thème était comment décorer son appartement avec peu de moyens financiers ? Après ce parcours j’ai travaillé à

la Caisse d’Allocations Familiales de la Guadeloupe où j’ai monté avec les collègues, la maison de la famille à Deshaies, le centre de loisirs associé à l’école à Pointe-Noire, l’extension du projet de l’anternne de Bouillante pour développer les activités en économie sociale et familiale puis enfin la maison de quartier à Gery Vieux Habitants Suite à ce parcours, les bailleurs sociaux de la Guadeloupe m’ont sélectionné à 23 ans pour être directrice de l’AGLS. Dès le départ le Conseil d’Administration m’a lancé un challenge : structurer l’établissement et constituer une réserve afin d’embaucher du personnel. Ainsi au bout de  5 ans, j’avais 5 salariés, et j’ai diversifié les activités. Nous travaillons pour les bailleurs sociaux, les bailleurs privés, les publics spécifiques, les bénéficiaires du RMI avec l’Agence Départementale d’Insertion et enfin pour les propriétaires ayant des retards dans leurs échéances.

2° Pourquoi avez-vous choisi les Antilles ?

Étudiante ? Mes amis étaient principalement des antillais et pour moi c’était tout naturel de venir ici.

3° Quel est le projet à venir de l’établissement ?

L’ALS continuera au côté des différents partenaires à promouvoir des actions de prévention afin d’agir ensemble le plus en amont possible mais aussi de façon plus global pour anticiper les problèmes. Cela induit une forte coordination et mobilisation des différents partenaires ainsi que la constitution progressive d’une équipe pluridisciplinaire.

-         Cette prise en charge globale s’avère nécessaire car  Initialement, l’ALS était principalement orientée vers le traitement des impayés de loyers et nous sommes passés aujourd’hui au traitement des problèmes de comportement, de toxicomanie, d’alcoolisme auxquels s’ajoutent des problèmes psychologiques voir psychiatriques.

-         Cette prise en charge globale s’avère nécessaire car nous rencontrons de plus en plus des personnes en situation de surendettement liée à l’incitation à la consommation par les prêts, suite à une mauvaise gestion budgétaire ou à une insuffisance de ressources ou encore suite à la baisse du pouvoir d’achat. En l’absence de suivi, ces ménages ont des difficultés à respecter leurs engagements. En effet, nous constatons que le traitement de l’impayé de loyer n’est que l’arbre qui cache la foret qui nous dévoile ses mystères progressivement.

-         Cette prise en charge globale s’avère nécessaire car  des situations individuelles peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la résidence, sur l’ensemble de la cité voir sur tout le quartier. Il est alors impératif d’intervenir et d’agir plus globalement et ensemble afin de veiller à la politique de peuplement et donc à la mixité sociale.

-         Cette prise en charge globale s’avère nécessaire car  suite à la loi sur le Droit au Logement (DALO), puis celle envisagée sur l’abaissement des plafonds de ressources, il est probable que le parc social accueillera de plus en plus des personnes en grande précarité ; d’autant plus que l’offre d’hébergement, d’appartements thérapeutiques et d’accueil en hôpital psychiatrique est insuffisante et saturée. De fait le bailleur social acquière, involontairement, pour une partie de son parc, « le statut d’hôpital social ». Aussi,  vis-à-vis des exigences qu’ils l’attendent la mobilisation des partenaires devient plus que jamais incontournable.

-         Enfin, l’augmentation aussi du nombre de personnes âgées demandera un accompagnement social spécifique et davantage de logements adaptés.

Voici les nouvelles préoccupations et les nouveaux enjeux auxquels l’ALS devra relever en liaison avec les partenaires. Ce qui demandera aussi de rechercher de nouveaux financeurs.

Concrètement, il s’agira au sein de l’ALS :

-         de définir les modalités d’accompagnement social des familles cumulant les problèmes de comportement, d’alcoolisme et de toxicomanie.

-         de réaliser des diagnostics sociaux dans des quartiers prioritaires afin de déterminer un plan d’action global.

-         de renforcer le secteur de la pré-insertion qui prend de plus en plus de l’ampleur.

-         de développer l’ingénierie sociale et la formation.

-         d’étudier l’avancement de l’observatoire du logement en Martinique.

-         d’introduire un management par le développement durable. Maîtriser ce concept, agir pour ce dernier permettra de lancer un programme de sensibilisation auprès des locataires et des associations.

En conclusion, nous constatons que l’accompagnement social lié au logement demande un maillage de plus en plus fort et fait appel à tous les partenaires quelque soit le secteur d’intervention. Et c’est ensemble que nous pourrons apporter une réponse aux situations complexes. Rappelons-le, notre but reste de favoriser l’accueil et le maintien des familles dans le parc social.