CHRONIQUE D'UN EMPOISONNEMENT ANNONCE - PARIS S'EVEILLE !

La publication d'un Rapport du Pr. Dominique BELPOMME sur les pesticides aux Antilles vient confirmer les révélations faites par Louis BOUTRIN et Raphaël CONFIANT dans leur livre "Chronique d'un empoisonnement annoncé" (Mars 2007 - Editions L'Harmattan - Paris). Terres agricoles empoisonnées, denrées alimentaires contaminées, l'eau potable polluée et santé menacée. Pendant 30 ans les services de l'Etat, par leur silence, ont laissé faire entrainant une vaste pollution aux Antilles françaises.  Une scandaleuse affaire, à l'instar du sang contaminé ou de l'amiante, qui met en cause plusieurs Ministres de la République.Plusieurs plaintes ont été déposé pour empoisonnement et mise en danger de la vie d'autrui. Il appartiendra à la justice d'intervenir et de désigner les coupables.

 

A la une PARIS (AFP) - 17/09/07 15:36

 

 

 

 

 

Pesticide aux Antilles: une situation "très grave", selon Barnier

Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, a jugé lundi "très grave" la situation aux Antilles, où l'utilisation massive de pesticides dans l'agriculture a conduit, selon un rapport qui doit être rendu public mardi, à un "désastre sanitaire".

Il a expliqué que cette situation était imputable à une gestion dans le passé qui a "des conséquences sanitaires aujourd'hui", notamment sur la "qualité des terres".

"Nous traiterons la question du chlordécone avec la plus grande transparence", a encore assuré M. Barnier. Il a fait valoir qu'après le désastre du cyclone Dean, qui a ravagé en août de multiples plantations de bananes, l'occasion se présentait de replanter "avec peu ou pas de pesticide, d'aller vers la banane zéro pesticide".

Pour "sauver les Antilles du désastre économique et sanitaire qui s'annonce et protéger les générations futures", le Pr Belpomme préconise un plan d'action en 5 points:

- obtenir des données précises sur les différents pesticides utilisés dans l'île depuis 25 ans.

Une substance est particulièrement visée dans le rapport: le chlordécone, un anti-parasitaire de la famille des organochlorés (qui comprend aussi le DDT ou le lindane), des produits qui subsistent très longtemps dans les sols et les eaux et dont la toxicité est avérée. Le chlordécone est interdit en France depuis 1990, avec une dérogation jusqu'en 1993 dans les Antilles.

Le chlordécone est probablement "l'arbre qui cache la forêt", souligne le rapport, car "la Martinique est polluée par plus de cent pesticides.

Pour le Pr Belpomme, "la Martinique étant une île de dimension modeste, c'est l'ensemble de l'île qui est pollué: non seulement l'eau (les sources, les rivières et le littoral), mais aussi les sols et l'alimentation.

- étudier la biologie des sols, en vue de développer une agriculture de qualité "dans les territoires non pollués et dont la fertilité est préservée.

- rechercher les causes à l'origine de l'augmentation d'incidence des cancers de la prostate et du sein. Pour le cancérologue, "l'augmentation du nombre de cancers de la prostate en Martinique et en Guadeloupe constitue le problème de santé publique le plus solidement établi, et donc le premier auquel on doit s'attaquer". Il réclame des études épidémiologiques adaptées à la Martinique.

- interdire le paraquat, un herbicide "encore plus toxique que le chlordécone". Cet herbicide a de fait été retiré du marché en juillet, quelque jours après que le Pr Belpomme ait terminé son rapport.

- sensibiliser la métropole aux problèmes des Antilles, "reconvertir l'agriculture" et la rendre moins polluante, "assurer la pérennité du tourisme".

avec la plus grande transparence", a encore assuré M. Barnier. Il a fait valoir qu'après le désastre du cyclone Dean, qui a ravagé en août de multiples plantations de bananes, l'occasion se présentait de replanter "avec peu ou pas de pesticide, d'aller vers la banane zéro pesticide".

Le chlordécone, qui détruit les charançons, a été interdit en France en 1990 avec une mise en application en 1992. Les producteurs antillais ont obtenu un délai juqu'en 1993, a déclaré à l'AFP Christian Choupin, directeur général des producteurs de de bananes de Martinique et de Guadeloupe.

Depuis, le chlordécone, dont l'action dans le sol peut perdurer "une centaine d'années" reconnaît M. Chupin, a été remplacé par des "pièges à phéromones", des boites en plastique qui attirent les charançons femelles.

De plus, les planteurs antillais ont introduits des plants de bananes plus sains et ont pratiqué la jachère, pour mettre la terre au repos.

Selon le cancérologue Dominique Belpomme, dont le rapport doit être rendu public mardi à l'Assemblée nationale, la Martinique et la Guadeloupe ont été "empoisonnées" par des pesticides menant à un "désastre sanitaire".

Le cancérologue, qui a conduit récemment une mission dans ces deux départements d'Outre-mer pour mesurer les conséquences de l'usage de pesticides par l'agriculture antillaise, estime que "l'empoisonnement concerne le sol et l'eau".

Pour "sauver les Antilles du désastre économique et sanitaire qui s'annonce et protéger les générations futures", le Pr Belpomme préconise un plan d'action en 5 points:

- obtenir des données précises sur les différents pesticides utilisés dans l'île depuis 25 ans.

Une substance est particulièrement visée dans le rapport: le chlordécone, un anti-parasitaire de la famille des organochlorés (qui comprend aussi le DDT ou le lindane), des produits qui subsistent très longtemps dans les sols et les eaux et dont la toxicité est avérée. Le chlordécone est interdit en France depuis 1990, avec une dérogation jusqu'en 1993 dans les Antilles.

Le chlordécone est probablement "l'arbre qui cache la forêt", souligne le rapport, car "la Martinique est polluée par plus de cent pesticides.

Pour le Pr Belpomme, "la Martinique étant une île de dimension modeste, c'est l'ensemble de l'île qui est pollué: non seulement l'eau (les sources, les rivières et le littoral), mais aussi les sols et l'alimentation.

- étudier la biologie des sols, en vue de développer une agriculture de qualité "dans les territoires non pollués et dont la fertilité est préservée.

- rechercher les causes à l'origine de l'augmentation d'incidence des cancers de la prostate et du sein. Pour le cancérologue, "l'augmentation du nombre de cancers de la prostate en Martinique et en Guadeloupe constitue le problème de santé publique le plus solidement établi, et donc le premier auquel on doit s'attaquer". Il réclame des études épidémiologiques adaptées à la Martinique.

- interdire le paraquat, un herbicide "encore plus toxique que le chlordécone". Cet herbicide a de fait été retiré du marché en juillet, quelque jours après que le Pr Belpomme ait terminé son rapport.

- sensibiliser la métropole aux problèmes des Antilles, "reconvertir l'agriculture" et la rendre moins polluante, "assurer la pérennité du tourisme".

Il a constaté que le taux des cancers de la prostate est "majeur" aux Antilles mais que les scientifiques n'ont "pas encore la preuve épidémiologique" qu'ils sont "liés au chlordécone".

Les producteurs antillais, qui réclament une "véritable" étude scientifique de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFFSA), "s'insurgent contre ce rapport qui n'a pas de contenu scientifique", affirme M. Chupin.

"On a l'impression que les gens meurent comme des mouches aux Antilles, ce qui est loin d'être la réalité", s'indigne M. Chupin.

Une autre produit, l'herbicide Paraquat, utilisé pour les bananiers, est interdit depuis cet été, rappelle M. Choupin.

La production antillaise de bananes est en moyenne de 260.000 tonnes par an (210.000 en Martinique et 50.000 en Guadeloupe). Le chiffre d'affaires de la filière, qui emploie 15.000 personnes, s'élève à 220 millions d'euros auquel s'ajoutent des aides européennes d'environ 130 millions pour un total proche de 350 millions.

Le passage de l'ouragan Dean, le 17 août dernier, a détruit la totalité de la production en Martinique et de 50 à 60% en Guadeloupe, selon M. Chupin.