GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT 50 % DE PESTICIDES EN MOINS

C’est un peu une surprise, ce matin, lors de la table ronde consacrée aux questions agricoles, Jean-Louis Borloo a affirmé que la France allait s’engager à réduire de 50 % son utilisation de pesticides. Les réactions ne se sont pas fait attendre, le collectif d’associations, l’Alliance pour la planète, félicite vivement le ministre pour son engagement, tandis que le MDRGF (1) se félicite que '…le gouvernement prenne enfin des mesures fortes sur ce sujet si sensible'.  Dans un pays comme la France, premier consommateur européen de pesticides et 3e mondial, un tel engagement n’était pas acquis, d’autant que des organismes aussi influents que la FNSEA (premier syndicat agricole), l’UIPP (le syndicat des industriels de la 'protection des cultures' via l’utilisation de pesticides) ou même le ministère de l’agriculture ont toujours été traditionnellement opposés à ce type de mesures.

Cela dit, si la déclaration de Jean-Louis Borloo est forte, et que tous
les produits phytosanitaires sont concernés, les mesures visant à
parvenir à cette réduction restent pour le moment quasi inconnues.
Michel Barnier, le ministre de l’agriculture, s’est en effet contenté
de remettre les discussions sur le transfert des subventions directes
aux agriculteurs vers des incitations à protéger l’environnement, au
débat sur la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) prévu pour
l’année prochaine.

Sur les autres points, le gouvernement
propose que l’agriculture biologique atteigne 6 % de la surface
agricole utile en 2012 (2,1 % aujourd’hui) et que les produits bio
représentent 20 % de la restauration publique (ministères, hôpitaux,
écoles…) et collective (restaurants d’entreprises) à la même échéance.
Néanmoins, ici encore, notons que peu de moyens sont avancés, à
l’exception du doublement du crédit d’impôt individuel réservé à
l’installation d’exploitations en bio, qui va atteindre 4 000 €.