MARTINIQUE - CHLORDECONE : LA PHASE JUDICIAIRE S'OUVRE A PARIS

chloredecone.jpg


Première audience au Tribunal de Grande Instance de Paris.


C’est au pôle santé du Tribunal de Grande Instance de Paris que s’ouvrira le volet judiciaire de l’affaire de contamination au Chlordécone.

Louis BOUTRIN, Président de l’association « Pour une écologie urbaine » est convoqué pour une audience par le juge en charge du dossier ce jeudi 3 juin à 14 h 30.



Les plaintes déposées par les associations écologiques en 2007, tant en Guadeloupe qu'en Martinique, tardaient à être instruites et pour cause ! Le "dossier du Chlordécone" a été délocalisé à Paris mais les plaignants ne baissent pas les bras.

L’association présidée par Louis Boutrin, co-auteur avec Raphaël Confiant du livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé », avait porté plainte le 31 mai 2007 pour administration de substances nuisibles et mise en danger de la vie d’autrui. Malgré les pressions et intimidations, la plainte de l'association "Pour une écologie urbaine" a été maintenue. 

Trois ans jour pour jour après le dépôt de cette plainte, l’association veille à ce que les responsables de cette catastrophe écologique et sanitaire soient identifiés et sanctionnés. Elle remettra son mémoire au juge parisien. 

L’association entend également interpeller à nouveau Roseline Bachelot, Ministre de la santé, pour que soient établis un recensement et un suivi médical effectif des ouvriers agricoles ayant utilisé le Chlordécone et autres pesticides organochlorés durant la période allant de 1972 à 2002. Voir à cet effet en PJ, courrier adressé à la Ministre le 28 septembre 2009 et resté sans réponse à ce jour. Copie sera transmise à Monsieur le directeur de l’Agence Régional de la Santé.

Martinique, le 27 mai 2010

Pour le Bureau

Le Président 

Louis BOUTRIN

 

 

 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

 


                         Pour une Écologie Urbaine
                     Association agréée au titre de la protection de l’environnement
                                   Lauréat des Rubans Bleus de l’Ecologie 2003
                                                BP 1056 – 97 209 Fort de France – Cedex
                                                 -----------------------


 


Madame Roselyne BACHELOT


Ministre de la Santé


14 rue Duquesne


75 007 PARIS


 

Fort de France, le 28 septembre 2009

 

Objet : Chlordécone : Veille sanitaire  à l’attention des agriculteurs

 

Madame la Ministre,

 

Le 18 novembre 2007, vous aviez reçu une délégation de notre association dans le cadre d’une réunion de travail autour de l’épineuse question du Chlordécone, pesticide utilisé abusivement dans l’agriculture aux Antilles et ce, en dépit de toute législation en vigueur.

Au cours de cette réunion, nous vous avions transmis nos propositions sous forme de 12 mesures urgentes à mettre en œuvre pour gérer la sortie de la crise du Chlordécone.

Visiblement, malgré la mise en place d’un plan Chlordécone et de l’annonce médiatique d’un budget de 36 millions alloués à cet effet, vos services n’ont toujours pas pris la mesure et les incidences de cette catastrophe écologique et sanitaire liée au Chlordécone.

Aussi, nous vous interpellons à nouveau pour la mise sur pied en urgence  d’une veille sanitaire à l’attention des ouvriers agricoles comportant :

1.     Un recensement de la population d’ouvriers agricoles et de planteurs utilisateurs du Chlordécone durant la période allant de 1972 à 2002.

2.     Le financement d’un suivi médical immédiat et effectif de ces agriculteurs, étendu à leurs enfants.

3.     Le lancement d’une étude épidémiologique spécifique à l’attention de cette population qui a été en contact direct avec ces pesticides organochlorés.

Nous vous informons par ailleurs des réserves que nous formulons quant aux études épidémiologiques actuellement menées en Guadeloupe. Malgré les similitudes entre les deux îles, la contamination des terres a été beaucoup plus massive en Martinique (22.500 ha en Martinique contre 5.400 ha en Guadeloupe). Les incidences sur le milieu et les conséquences humaines sont donc à prendre en compte de manière spécifique en Martinique, d’où notre présente requête.

Comptant sur votre réactivité face à l’urgence de la situation, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.

 


Pour le Bureau,


Le Président


Louis BOUTRIN