L’idée de ce Forum-Citoyen a été lancée par Christian Élisabeth, trésorier de l’ASCD, lors du bilan de la manifestation « An lannuit zétwalé ba Joseph Zobel » une immersion nocturne sur les traces de l’Habitation Lapalum, immortalisée au cinéma par le film « Rue Cases Nègres ». Malgré le succès international du film et l’engouement certain pour la nouvelle génération, l’œuvre de Zobel demeure méconnue pour bon nombre de martiniquais d’où la proposition de Marie-Anne Joseph de présenter « Diab-La » le premier roman de l’illustre saléen.

Pour cette native de Desmarinières, licenciée en Langues, littératures, civilisations étrangères et régionales, et Langue créole, « L’intégration du créole dans Diab-la n’est pas seulement un choix stylistique, c’est un acte politique et culturel fort. Joseph Zobel donne vie à ses personnages en leur faisant parler leur langue, il valorise une identité antillaise authentique et invite à réfléchir sur les rapports entre langue, culture et pouvoir ».

Et, dans cette volonté de transmission, qui mieux que Ludovic Louri (Dody) pour assurer la transition entre l’époque de Zobel et la nôtre ? Natif lui aussi de La rue Cases Nègres et auteur du livre « Habitation Trénelle 1948-1974 » Dody (79 ans) est intarissable sur le quotidien et autres commentaires savoureux du Trénelle d’antan. Ses témoignages dont l’authenticité et la précision forgent toujours l’admiration, ont, l’instant d’une soirée de carême humide, replongé plus d’un dans l’univers de l’époque de M’man Tine.

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire de ce forum-citoyen un moment de convivialité et un réel succès.  Quant aux riverains, accrochés aux lèvres des deux intervenants jusqu’à la fin, ils entremêlèrent leur voix aux succulentes anecdotes de Dody avec un enthousiasme qui transcendait les limites du temps. Mais, il fallait bien conclure et laisser quelques minutes aux Présidents Alex Carole (ASCD) et Louis Boutrin (Martinique-Écologie) pour exprimer leur gratitude, partager un pot de l’amitié et adresser leurs remerciements en guise d’un au-revoir certain.

Jean-Laurent Alcide