Mes chers compatriotes,
Je m’adresse à vous en citoyen de la République autant qu’en représentant de l’Etat, en homme autant qu’en préfet. Comme vous, j’ai connu de grandes joies et de grandes angoisses en 2007. Comme vous, j’ai de grands espoirs et de grandes ambitions pour l’année 2008
J’ai d'abord connu la grande joie de venir en Martinique, d’être parmi vous et de devenir Martiniquais de cœur en mettant le pied sur le sol de cette île. Dès mon arrivée, en août, j’ai pu ressentir un peu de cet esprit de fraternité et ce dynamisme qu’exprime si bien le Tour des yoles. J’ai ensuite découvert une région qui est aussi un cœur battant d’émotion et de chaleur. J’ai découvert un département dont les richesses sont à la fois innombrables et disponibles, pour qui sait les rechercher et provoquer les rencontres.
Pourtant, les épreuves n’ont pas manqué en 2007. Pour y faire face, nous avons déployé ensemble toute notre énergie.
Le cyclone Dean, d'abord, nous a durement affecté. Dans l'adversité, l’Etat a été présent à vos côtés avec les colletivités locales prouvant encore s'il en était besoin combien la solidarité demeure nécessaire et évidente dans notre île.
Nous avons aussi fait face aux conséquences du séisme du 29 novembre, le plus fort qui ait affecté l’île depuis des dizaines d’années. Le Plan séisme Antilles, lancé en janvier 2007, se révèle plus que jamais indispensable pour mieux nous préparer à ce type d’événements. D'ailleurs, l’une de ses premières actions en a été la semaine Replik, qui a précédé le séisme, et peut-être sauvé des vies en rappelant les réflexes élémentaires de sécurité que nous devons adopter.
Mais le Plan séisme, c'est aussi et d’abord un plan de renforcement ou de reconstruction des bâtiments les plus stratégiques en cas de séisme majeur : les écoles, les hôpitaux, les établissements de secours. Des financements de l’Etat, ainsi que les fonds structurels européens, seront mobilisés pour permettre de répondre à ce risque majeur. A plus court terme, le programme de reconstruction des écoles les plus endommagées est en cours de finalisation.
Le cyclone, le séisme, n’ont pas été les seuls à nous rappeler que les rapports entre l’homme et la nature ne sont pas toujours harmonieux. L’épidémie de dengue que nous avons connue a permis d' activer les plans de prévention que les services de l’Etat ont su gérer avec rigueur et vigilance. La santé, nous le savons tous, est notre bien le plus précieux et le plus précaire. Je pense ici, plus largement, à tous ceux qui sont malades, à tous ceux qui ont craint pour la vie de leurs proches. Je vous redis à quel point je vous comprends, et combien il est important que la fraternité s’exprime à ces moments-là, par quelques gestes de réconfort, quelques mots d’amitié.
C’est justement parce que la santé est précieuse qu’il est terrible de la mettre en danger sur les routes. C’est pourquoi je serai inflexible en matière de sécurité routière. Le bilan de 2007 amorce une baisse du nombre de tués et de blessés, mais cela ne me suffit pas, un mort sur la route est toujours un mort de trop. Les deux-roues surtout paient le plus lourd tribut. Je rappelle que le port du casque n’est pas une option : c'est une obligation. Et cette obligation est destinée à sauver des vies. Je continuerai donc à mettre en œuvre dans ce domaine une politique féroce et transparente.
Je veux aussi une île où chacun se sente libre de circuler et d’évoluer en grande sécurité. La délinquance générale a baissé en 2007 de 3.47 %. et la délinquance de voie publique a diminué de 16 %. Les événements de Saint-Joseph ou les drames comme ceux que nous avons connus récemment à Montgéralde ne doivent pas nous faire oublier ces bons chiffres que je veux encore faire baisser, notamment pour es atteintes aux personnes
La Martinique a des défis à relever. Mais la Martinique a aussi des atouts à défendre dans la mondialisation.
Pour cela, l’Europe est prête à l’aider : c’est plus de 600 millions d’euros de crédits communautaires que l’Union européenne va mobiliser sur la période 2007-2013, notamment pour le développement des infrastructures de transport et touristiques, ainsi que pour la recherche et le soutien aux entreprises innovantes.
Par ailleurs, l’Etat a co-signé en avril 2007 avec le département et la région un contrat de projet qui permettra d’engager plus de 780 millions d’euros de crédits publics et privés sur la même période. Ces fonds serviront par exemple à soutenir la création d’un musée martiniquais d’art moderne, à favoriser le désenclavement numérique de l’île ou à rénover les structures d’accueil pour les personnes âgées.
Autre preuve du dynamisme de l’île et du volontarisme de l’Etat : le lancement dès 2008 d'une zone franche globale d’activités. Après plusieurs réunions avec les collectivités locales et les forces vives de l’île, 3 secteurs sont apparus prioritaires : le tourisme, car il nous faut remonter la pente et valoriser notre formidable patrimoine, les activités de service, aux entreprises ou aux personnes et enfin les éco-activités (traitement des déchets ou des eaux usées, économies d’énergie). Le Grenelle de l’environnement, qui s’est tenu en octobre, engage une nouvelle dynamique : nous avons tous compris que l’avenir de la nature est aussi l’avenir de l’homme, sur une planète qu’il doit préserver pour les générations futures
Le Grenelle de l’environnement a mis en lumière la volonté du gouvernement de mener une démarche partenariale. Cette volonté, transversale à toute l’action de l’Etat, s’exprime encore sous d’autres formes. J’ai ainsi créé un Forum pesticides, qui répondra aux attentes des associations oeuvrant pour la protection de l’environnement. La première réunion de ce Forum en décembre a été fructueuse, permettant aux différents membres de la société civile de dialoguer avec les scientifiques et avec les experts représentants des services de l’Etat.
Je veux enfin souligner le fait qu’avec une croissance de plus de 4 %, soit deux fois supérieure à la métropole, la Martinique confirme la bonne tenue de sa situation économique. Cela se traduit par une décrue du chômage global et par un nombre élevé de créations d’entreprise. Le chômage reste cependant trop important et la mise en œuvre du plan de cohésion sociale par le service public de l’emploi demeure une priorité de mon action.
Je sais aussi que le pouvoir d’achat est une autre préoccupation majeure de tous nos concitoyens. C’est pourquoi je viens d’installer un Observatoire des prix et des revenus, dont la mission sera de mener des études approfondies sur l’évolution des prix et la composition des revenus des Martiniquais.
C’est donc sur tous les fronts que nous devons travailler ensemble pour avancer plus vite. Quelques maîtres mots sont à retenir : culture du risque, transparence, humanité. Je serai présent sur le terrain, à vos côtés, parce que l’Etat est là pour soutenir les initiatives qui aident à mieux vivre ensemble. Il est là pour donner l’envie d’entreprendre. Il est là pour gérer les crises, pour accompagner dans les moments difficiles, pour encourager ceux qui rêvent et surtout ceux qui font. En 2008, nous agirons. En 2008, nous ferons.
Mes chers compatriotes, belle et heureuse année à vous tous, dans l’action et dans la création, dans l’entente et dans la confiance
Mwen ka souhaité zot an bon lanné.