Al Jarreau en Guadeloupe

al jarreau.jpgAl Jarreau à "Jarry en fête"

Le chanteur américain Al Jarreau sera en concert le 18 décembre prochain au Stade de Baie Mahault. Une prestation qui s'inscrira dans la tournée de promotion de son album sur Noël .

 

 

Fils d'un pasteur et d'une pianiste, Al Jarreau commence à chanter dès l'âge de 4 ans à l'église, mais n'émerge que très tardivement sur la scène américaine après des études de psychologie.

Au tournant des années 1970, il quitte Milwaukee pour Los Angeles, où il entame quelques tours de chants dans plusieurs bars branchés notamment le Bla bla Cafe.

Remarqué par des agents, il signe un contrat chez Reprise Records et sort en 1975 un superbe album produit par le génial Al Schmitt, producteur et arrangeur bien connu des studios californiens, avec l'aide également de Dave Grusin pour l'arrangements des cordes, des cuivres et des voix, We Got By bénéficie d'une très bonne critique, le titre éponyme et You Don't See Me constituent des moments très forts de cet album.

En 1976 suit l'album Glow co-produit par le tandem Al Schmitt et Tommy LiPuma (Michael Franks), des musiciens comme le guitariste Larry Carlton, Joe Sample et Wilton Felder tous trois membres du groupe The Crusaders ou encore le célèbre percussioniste Ralph MacDonald sont présents, on peut y apprécier les interprétations trés personnels de Your Song (Elton John) et de Agua De Beber de Vinícius de Moraes et Antonio Carlos Jobim.

En 1977 paraîtra un excellent album live Look To The Rainbow. en 1978 All Fly Home marquera sa dernière collaboration avec Al Schmitt comme producteur, avec toujours des musiciens de premier ordre tels que Larry Williams du groupe Seawind, le guitariste Lee Ritenour ou encore le percussioniste Paulinho Da Costa.

 
En 1980 l'album This Time est produit par Jay Graydon (Airplay), guitariste très connu des studios de Los Angeles. Succès immédiat, l'album salué par la critique conquiert un large public et des titres comme Gimme What You Got ou Never Givin' Up font d'excellents singles.

1981 constituera le sommet commercial de la carrière de Jarreau avec l'album Breakin' Away, toujours produit par Graydon, l'album sonne très californien, tendance musicale très à la mode à l'époque, les titres tels que Breakin' Away, We're In This Love Together et Roof Garden obtiennent un très grand succès. Breakin' Away se hissera à la première place du Billboard dans deux catégories : Black Albums et Jazz Albums et il atteindra la 9e place dans la catégorie Pop Albums. Des musiciens célèbres sont sur ce disque on peut y remarquer Bill Champlin (Chicago), Steve Lukather et Jeff Porcaro (Toto), Richard Page et Steve George (Pages, Mr. Mister), le grand David Foster, Michael Omartian (Christopher Cross), la section de cuivres de Seawind (Jerry Hey, Larry Williams), ou encore le saxophoniste de jazz Tom Scott. Breakin' Away sera nominé aux Grammy Awards dans la catégorie Meilleur Album de l'année.

En 1982 Al Jarreau participe à la B.O. du film Night Shift un des premiers films du réalisateur Ron Howard (le Richie de la série Happy Days) en interprétant la chanson Girls Know How écrit par Burt Bacharach, Carole Bayer Sager et David Foster et toujours produit par Jay Graydon mais cette fois en compagnie de David Foster. Burt Bacharach et Carole Bayer Sager écrivent la majorité des musiques de ce film.
 
En cette même année 1982 il se produit également au célèbre festival de Montreux en Suisse sur les bords du Lac Léman, trois titres en duo avec Randy Crawford seront immortalisés sur l'album Casino Lights: Recorded Live at Montreux, Switzerland, il s'agit de Who's Right Who's Wrong (Kenny Loggins/Richard Page), Sure Enough (Tom Snow/Cynthia Weil) et Your Precious Love (Nickolas Ashford/Valerie Simpson).

1983 voit la sortie de l'album Jarreau, Jay Graydon est encore aux manettes et on prend pratiquement les mêmes musiciens que sur Breakin' Away ; le résultat, sans égaler son prédécesseur, est encore excellent avec des très bons singles comme Mornin', Boogie Down et Trouble In Paradise.
 
Parmi les quelques musiciens ne figurant pas sur Breakin' Away on remarque la présence du grand Steve Gadd à la batterie et de Steve Porcaro (Toto) frère du célèbre batteur Jeff Porcaro ce dernier étant encore de la fête.

Les années 83/84 marquent un profond changement dans le music-business aussi bien dans la politique des maisons de disques que dans les productions proposées.

L'année 84 verra l'avènement du tout synthétique et Al Jarreau n'échappera pas à la mode. L'album High Crime pourtant toujours produit par Jay Graydon est un ton en dessous par rapport à ses productions précédentes. Il reste quelques titres sympa comme la ballade After All (David Foster/Jay Graydon/Al Jarreau) ou encore Murphy's Law (Paul Bliss/Steve Kipner) ou le titre Love Speaks Louder Than Words (Bill Champlin/Richard Feldman/Glenn Friedman).

L'album marchera beaucoup moins bien que ses prédécesseurs.

1984 verra ses retrouvailles avec le producteur Tommy LiPuma pour l'album Live In London enregistré au stade de Wembley. Un album live sympa mais qui aurait peut-être mérité de paraître sous la forme d'un double album.
 
En effet seulement 8 morceaux figurent au menu de la version audio. Une cassette vidéo du concert avait été édité à l'époque, qui elle, contenait plus de titres. Lors de ce concert Al Jarreau est entouré d'une dream team avec Robbie Buchanan aux claviers, Nathan East à la basse, Ricky Lawson à la batterie, Charles "Icarus" Johnson à la guitare, Richard Page et Steve George dans les chœurs, Larry Williams aux synthétizeurs et Jerry Hey et Michael Paulo respectivement trompette et saxophone.

En 1985 Al Jarreau se fend d'une participation avec le groupe anglais de jazz/funk/pop Shakatak pour un single "Day By Day", celui-ci fera le bonheur des discothèques surtout de ce côté de l'Atlantique.
 
L'année 1985 sera également celle de USA For Africa, pour la chanson We Are The World, projet initié par Michael Jackson, Lionel Richie et Quincy Jones, qui réussiront à rassembler une très grande partie des stars américaines de la chanson du moment dont bien sûr Al Jarreau.

 
En 1986 Al Jarreau prend la direction de New York pour enregistrer son nouvel album, en effet, il décide de faire confiance à un producteur qui par le passé a eu des succès énormes avec son groupe Chic, mais aussi en tant que producteur avec Sister Sledge et leur tube planétaire We Are Family, Upside Down avec Diana Ross, Like A Virgin avec Madonna ou encore Let's Dance avec David Bowie, il s'agit bien sûr de Nile Rodgers dont la côte était très haute à l'époque. L'album qui en résulte est L Is For Lover qui est un excellent disque, auquel il manquera "le tube" pour le faire réellement décoller.
 
Un gros son et de très bonnes chansons sont au programmes comme Tell Me What I Gotta Do, Golden Girl et la très belle ballade Give A Little More Lovin', pour n'en citer que trois. Parmi les musiciens on peut remarquer le regretté Hiram Bullock, le batteur Steve Ferrone (Average White Band) et le français Philippe Saisse (Claude Nougaro, Chaka Khan, etc.).

1988 marquera le retour de Jarreau avec un nouvel album Heart's Horizon et une nouvelle et dernière collaboration avec Jay Graydon le producteur de ses plus grands succès.
 
Outre Graydon, d'autres producteurs sont présents sur ce disque comme c'était souvent de mise dans ces années là. En effet, George Duke, Dennis Matkosky et le français Philippe Saisse se relaient aux manettes. L'album ne convainc pas entièrement malgré la présence de titres très forts comme All Or Nothing At All, I Must Have Been A Fool, le superbe One Way, et la belle ballade écrite par Randy Goodrum, Jay Graydon et Jarreau Heart's Horizon qui donnera son titre à l'album.
 
La crème des studios de L.A. est bien sûr aux instruments, Stanley Clarke, Bill Champlin (Chicago), Bobby McFerrin, Paul Jackson, Jr., Bobby Kimball (Toto), Jerry Hey, Russell Ferrante (Yellowjackets), pour n'en citer que quelques-uns.

Il se passera 4 ans pour que Jarreau ne se décide à sortir un album, c'est la première fois que l'artiste mettra autant de temps entre deux disques. 1992 voit la sortie de Heaven And Earth produit par le fameux Narada Michael Walden. Ce ne sera pas un album majeur dans la carrière de Jarreau, malgré quelques titres intéressants.

 
En 1994 sur l'album Tenderness, Al Jarreau change radicalement ses choix de production en sortant un disque enregistré live en studio, l'album ne comporte que des reprises et Jarreau revient à ses fondamentaux à savoir une façon de chanter très jazz, il reprend deux de ses chansons qui étaient sur We Got By, le titre éponyme et You Don't See Me, il livre à nouveau une interprétation de She's Leaving Home des Beatles, il fait de très belles reprises de Mas Que Nada de George Ben, Try A Little Tenderness popularisé par Otis Redding ou encore Go Away Little Girl de la paire Gerry Goffin/Carole King. L'album est très réussi et les pointures présentes se nomment Paulinho Da Costa, Steve Gadd, Joe Sample, Marcus Miller qui produit cet album, Eric Gale ou encore David Sanborn.

Le reste des années 90 ne verra la sortie que d'une compilation Best Of Al Jarreau avec malgré tout la présence de deux titres inédits fort intéressants Compared To What et Goodhands Tonight.
 

Al Jarreau commence la décénie 2000 avec la sortie d'un nouveau disque sur le fameux label GRP. Tomorrow Today est un opus de très bonne facture, sous la houlette du producteur à la mode dans le milieu du Smooth Jazz, Paul Brown. L'album recèle d'excellents moments et pas beaucoup de titres faibles, on peut mettre en avant le très latino Tomorrow Today, Just To Be Loved (Bill Champlin/Greg Mathieson) ou encore le magnifique Flame qui rappelle les grandes heures de Jarreau.
 
A noter aussi la présence de la belle Vanessa Williams pour un duo sur God's Gift To The World.

En 2002 on prend presque les mêmes et on recommence avec l'album All I Got (GRP), toujours Paul Brown mais cette fois-ci avec la participation de Rex Rideout comme producteur, c'est un album de bonne facture avec un duo à moitiré réussi avec Joe Cocker Lost And Found les temps forts de ce disque étant Jacaranda Bougainvillea et le morceaux acapella Route 66.
 
Parmi les participants on note Siedah Garrett, Jeff Lorber, Freddie Ravel, Kirk Whalum et Tony Maiden pour n'en citer que quelques-uns.

Avec Accentuate The Positive (2004) sur le prestigieux label Verve, Al Jarreau fait un retour au jazz avec l'aide de Tommy LiPuma producteur de Diana Krall, Michael Franks, George Benson, pour ne citer qu'eux. Jarreau interprète de manière magistrale ded classiques du "Great American Songbook" mais aussi des compositions originales.
 
Une production très minimaliste permet à la voix de Jarreau de montrer que malgré le poids des années il est toujours là... Peter Erskine à la batterie, Luis Conte aux percussions, Larry Goldings à l'orgue Hammond et Christian McBride à la basse donnent le la... On en redemande.

En 2006 Al Jarreau et George Benson font pour la première fois équipe ensemble pour un album en commun Givin' It Up.
 
On peut dire d'emblée que cet album est une réussite indéniable, et on remarque le pléiade de stars invités sur ce CD, jugez-en : Paul McCartney, Herbie Hancock, Jill Scott, Chris Botti, Stanley Clarke, Marcus Miller pour ne citez qu'eux, le tout bien entendu entouré de musiciens first class... Al Jarreau pose des paroles sur le Breezin' de Bobby Womack popularisé par Benson en 1976, il pose également des paroles sur Tutu de Miles Davis, la reprise du classique de Seals And Crofts Summer Breeze est à découvrir... Un album à ne pas rater.

 
Al Jarreau s'apprête à sortir le premier album de Noël de sa carrière au mois d'octobre 2008