EDUCATION : LA CRISE FRAPPE AUSSI LES DIPLÔMÉS DES GRANDES ÉCOLES

etudiant.medecin.jpg28% des jeunes sortis depuis trois ans de ces grandes écoles sont au chomage

Près d’un tiers des jeunes sortis des grandes écoles au cours des trois dernières années sont encore en recherche d’emploi. Une dégradation importante, même s’ils sont encore ceux qui résistent le mieux.

Longtemps considérés comme une assurance tout-risque contre le chômage, les diplômes des grandes écoles sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise. 28% des jeunes sortis depuis trois ans de ces établissements seraient ainsi encore en recherche d’emploi, selon le 2ème baromètre Deloitte/IFOP sur l’humeur des jeunes diplômés. Une progression spectaculaire par rapport à l’an dernier, puisqu’ils n’étaient alors que 16%.

Si des études longues et prestigieuses ne constituent plus aujourd’hui une garantie d’emploi, elles restent cependant la méthode la plus efficace pour y accéder. Chez les jeunes qui se sont arrêtés après le bac, par exemple, la proportion de demandeurs d’emploi monterait à 65% selon cette étude. Une véritable hécatombe, sans compter que ceux qui trouvent ne décrochent généralement que des CDD, et pas toujours à temps plein...

Des emplois plus solides et plus épanouissants

C’est l’autre bonne nouvelle pour les diplômés des grandes écoles: si leur taux d’insertion baisse, les emplois qu’ils décrochent sont plus solides et plus épanouissants. 76% de leurs contrats sont des CDI, mieux que pour n’importe quelle autre formation. À titre de comparaison, les titulaires d’un master universitaires ne sont que 67% dans ce cas, et les diplômés d’IUT 43%. Ils sont aussi presque tous embauchés à temps plein (96%), et se plaisent davantage dans leur entreprise que les autres.

Pas étonnant, puisque les recruteurs semblent toujours continuer à leur confier des postes à responsabilité. Une réalité confirmée par le nombre d’entretiens passés par les jeunes en emploi avant d’avoir pu intégrer leur entreprise. Tandis que la majorité des salariés sont choisis après une simple entrevue, les candidats aux postes à responsabilité doivent souvent passer par plusieurs filtres avant d’être séléctionnés. Les diplômés des grandes écoles sont ainsi 44% à devoir réussir 2 entretiens, contre 22% des jeunes diplômés en moyenne.

Ils continuent également à voir leur avenir de manière «radieuse» au sein de leurs entreprises. Quand 10% des jeunes, en moyenne, pensent pouvoir espérer une promotion prochainement, eux gardent le moral, et sont 24% à y croire. À noter que les jeunes sortis d’IUT, s’en tirent, sur ce point, aussi bien que leurs collègues des grandes écoles.

Une envie d’entreprendre moins importante que la moyenne

Enfin, parmi les diplômés qui n’ont pas encore trouvé de job, les étudiants issus de ces établissements sont ceux qui se montrent les plus optimistes sur leurs chances d’y parvenir dans les 6 prochains mois (60%, contre 42% en moyenne). Une attitude que les chiffres viennent conforter. Quand la recherche des titulaires d’une licence dure en moyenne depuis 15 semaines, eux ont entamé la leur depuis 11 semaines. Quand 38% des jeunes en quête d’un travail ne réussissent même pas à décrocher un entretien, ils ne sont que 22% dans ce cas à avoir effectué un cursus au sein d’une grande école.

Avec de tels résultats, l’efficacicité de nos meilleurs établissements n’est donc pas remis en cause. Un chiffre, cependant, vient noircir ce tableau: il concerne l’envie d’entreprendre. Alors que, parmi les personnes en poste, 11% disent envisager de quitter leur boite pour en monter une, les diplômés de grandes écoles ne sont que 4%. Une statistique qui peut s’expliquer par le confort des fonctions qu’ils parviennent à occuper. A moins qu’ils attendent pragmatiquement le retour d’un marché de l’emploi plus ensoleillé pour être moins frileux.