FOOTBALL - LAURENT BLANC : "FLORENT MALOUDA, LE MEILLEUR JOUEUR FRANCAIS DU MOMENT"

Florent Malouda : "J'ai besoin de l'équipe nationale"...

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Considéré comme le meilleur joueur français du moment, Florent Malouda aimerait enfin "vivre des événements agréables en équipe de France". Deux ans après son Euro 2008 douloureux et deux mois après la grève, qui n'a pas trop altéré son image, il compte sur les Bleus pour donner sa pleine mesure




FLORENT MALOUDA, Laurent Blanc a dit hier que vous étiez le meilleur joueur français...

F.M. : J'apprécie, je n'ai pas vu l'émission, mais c'est un compliment qui fait plaisir. De la part du nouveau sélectionneur, ça compte. J'espère qu'il pensera ça jusqu'au bout.


Vous êtes en très bonne forme visiblement...

F.M. : Oui, ça se passe bien en club. J'ai fait le travail nécessaire, j'ai bien géré les vacances, la préparation. Je récolte les fruits de ce travail.

 

Comment avez-vous évacué la Coupe du monde ?

F.M. : Cela fait partie de mon expérience de joueur et ce sera gravé dans ma carrière, ce n'est pas quelque chose qu'on peut effacer. On y pense tous, mais il faut avancer. J'étais en forme aussi avant la Coupe du monde, cela n'a pas empêché qu'elle se passe mal. Club et sélection, ce sont des contextes différents. Je vais essayer de mettre la barre plus haut. Je me suis toujours préparé pour faire des saisons pleines. J'aimerais vivre des événements agréables en équipe de France. Pour ça, il faut gagner des matches.

 

Vous dîtes que vous avez fait "le travail nécessaire..."

F.M. : Chacun a sa démarche. C'est une démarche personnelle de gérer un moment difficile comme celui-là. Cela peut arriver en club. On a l'avenir devant nous. Il faut qu'on arrête de se lamenter et penser aux deux adversaires, le Belarus et la Bosnie. Aujourd'hui, c'est fini mais on ne peut pas éviter les questions sur le sujet. La meilleure réponse est le terrain, ce sera la meilleure thérapie.

 

Cela vous est-il passé par la tête d'arrêter votre carrière internationale ?

F.M. : Non. Même si tout n'a pas été agréable, ce n'est pas dans mon tempérament d'abandonner. Même après la défaite contre l'Afrique du Sud, j'étais dégoûté, mais je n'avais pas envie de finir sur cette impression là. J'ai eu des marques de soutien, je sais ce que l'équipe de France représente. En, Guyane il y a une petite guerre avec les Brésiliens. Lama était mon idole quand j'étais jeune. Je ne plaisantais pas quand je parlais de jouer la Coupe du monde 2014 au Brésil. Peut-être que je rêve mais c'est mon objectif.

 

Les joueurs qui n'étaient pas en Afrique du Sud vous interrogent-ils ?

F.M. : Il n'y a pas de barrière entre ceux qui y étaient et les autres. C'est l'avenir qui compte.

 

Si vous êtes là, c'est que vous n'avez pas été suspendu, contrairement à d'autres...

F.M. : Il m'est difficile de m'exprimer là-dessus car je ne suis pas neutre et j'étais là-bas. On a accepté la sanction collective. On peut dire qu'on veut avancer, mais j'ai l'impression qu'on se fait du mal à nous-mêmes. Il n'y a plus de retour possible, alors il faut jouer les matches qui viennent.

 

Nicolas Anelka, que vous côtoyez à Chelsea, comment prend-il sa sanction ?

F.M. : Pas de question sur Nico... Il est mon partenaire, je ne suis pas neutre, je ne veux pas m'inscrire dans une logique de polémique. Il est forcément touché. 18 matches (de suspension), ce n'est pas anodin, mais il ne va pas s'arrêter de jouer pour autant, il a toujours ses qualités.

 

Sur le plan personnel, votre image a été assez épargnée. Savez-vous pourquoi ?

F.M. : Je ne sais pas, j'ai eu un moment délicat quand j'ai pris l'avion seul à George, la machine s'était emballée, les rumeurs ont circulé alors que j'avais toutes les autorisations nécessaires. Je n'ai pas vraiment d'explication à ça. Certains sont pris pour cible plus que d'autres. C'était mon cas en 2008 et cela ne m'a pas empêché de me relever et de continuer. Cela fait partie des choses qu'il faut accepter quand on vient en sélection. J'essaie d'être authentique. Après les gens jugent.

 

Qu'avez-vous pensé de Norvège - France (2-1) ?

F.M. : Ce n'est pas évident de tout bâtir en trois jours. Le gros point négatif, c'est la défaite. C'était l'occasion pour certains joueurs de se montrer. Tout ce que je peux dire, c'est que ça fait drôle de regarder l'équipe et sentir que vous n'y êtes pas.

 

Vous aviez des relations compliquées avec Domenech. Pensez-vous pouvoir vous épanouir davantage ?

F.M. : On ne peut pas tout mettre sur le dos de l'ancien sélectionneur, ce serait se voiler la face. Il y a des gens en place aujourd'hui avec la mission de se qualifier pour l'Euro. La base de tout, c'est gagner les matches. Je suis toujours aussi déterminé, peut-être que le contexte sera plus favorable mais l'implication est la même. J'ai eu la trentaine, je commence à faire partie des vieux. Je considère qu'un joueur, pour donner sa pleine mesure a besoin de l'équipe nationale. J'ai besoin de l'équipe nationale, c'est mon état d'esprit.

 

De quelle relation rêvez-vous avec Laurent Blanc ?

F.M. : Une relation de confiance. Mais c'est tôt pour le dire.

 

Propos recueillis par Cédric ROUQUETTE, à Clairefontaine / E