GUYANE - CNAM, LA DÉRIVE DES RECRUTEMENTS

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CNAM, la dérive des recrutements

 

Antoine Bevort, président du conseil scientifique du CNAM, a envoyé, le 2 avril 2013, une lettre ouverte à madame la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso. Elle concerne les pratiques et procédures de recrutement des enseignants-chercheurs dans ce Grand établissement.

L’administrateur général du CNAM depuis septembre 2008, le Recteur Christian Forestier, est mis en cause dans cette lettre ouverte. Né le 7 décembre 1944 et donc âgé de plus de 68 ans, celui-ci, qui ne fait plus l’enseignant-chercheur depuis 1976, ne mérite-t-il pas de partir à la retraite ?

PHOTO : Christian FORESTIER


 

Extraits de la lettre d’Antoine Bevort. Les pratiques et procédures de recrutement posent problème du point de vue de la transparence, du respect de critères scientifiques, des pouvoirs des instances, de l’indépendance des professeurs, bref des valeurs et des usages de la communauté académique en la matière…

Lors de l’audience du 9 octobre 2012, nous avons demandé à ce que le ministère cesse la pratique des chaires ministérielles consistant à ce que le gouvernement désigne au CNAM le premier titulaire d’une chaire nouvellement créée. Cette pratique, dont ont usé les précédents gouvernements de droite comme de gauche, nous semble contraire à l’indépendance des professeurs et à l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur… Un exemple de chaire ministérielle critiquée dans une chronique du blog  de novembre 2010 : Jean-Marc Monteil, vous méritez mieux !

Depuis cette audience, une initiative de l’administrateur général du CNAM a aggravé la situation en s’attribuant, par une décision en date du 16 novembre, le droit de choisir les candidats à auditionner, et en confirmant que le conseil scientifique ne serait pas informé des délibérations des commissions. Cela nous a conduit à déposer un recours hiérarchique, auquel vous n’avez pas répondu jusqu’à ce jour…

Depuis un certain nombre d’années, les recrutements des professeurs du CNAM posent des problèmes récurrents : recrutements qui se révèlent inadéquats, recrutements de professeurs qui sont proches de la retraite, recrutements annulés, non respect de la procédure. Le refus de donner au conseil scientifique les moyens d’exercer le rôle de garant scientifique pour lequel il est compétent, peut se lire comme la volonté de conserver une opacité dans ces recrutements ce qui autorise toutes les dérives imaginables…

Plus récemment, la direction de l’établissement propose de créer quatre postes de criminologie pour la rentrée 2014, et présente cette proposition comme une demande ministérielle. Rien ne justifie ces propositions : ni le nombre d’inscrits en criminologie, ni la procédure d’instruction, ni les priorités pédagogiques et scientifiques du CNAM, ni, sauf erreur de notre part, une soi-disant « demande ministérielle ».

Le CNAM ne saurait être un établissement soumis aux caprices du pouvoir quel qu’il soit, encore moins aux intrigues d’une personnalité aussi bien introduite soit-elle dans les allées du pouvoir.

Nous demandons à ce que cessent la pratiques des chaires ministérielles, à ce que l’administrateur général ne puisse sélectionner les candidats à un poste de professeur du CNAM à auditionner, à ce que le conseil scientifique puisse jouer pleinement son rôle, à ce que le CNAM ne serve pas de refuge à des projets politiques.

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