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Record de fécondité pour les françaises

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L'exception française en Europe en matière de fécondité s'est confirmée en 2008, les Françaises ayant dépassé la barre symbolique des deux enfants, alors que leur espérance de vie semble marquer le pas, tout en restant parmi les plus élevées du continent, selon les estimations de l'Insee présentées mardi. La population française compte par ailleurs 64,3 millions d'habitants au 1er janvier 2009 (métropole et DOM).

Quid de la fécondité spécifique en Martinique et en Guadeloupe après la contamination au Chlordécone ?  

 


 

La courbe de la fécondité, qui avait atteint les deux enfants par femme en 2006, avait très légèrement baissé en 2007, une baisse sans lendemain puisque les Françaises ont battu de nouveau un record en 2008, avec 2,02 enfants par femme, qui rapproche la France du seuil de renouvellement naturel des générations (2,07).

Tout juste deux enfants par femme ne serait pas suffisant, car il naît chaque année plus de garçons que de filles, et que quelques unes d'entre elles meurent avant d'arriver à l'âge de procréer.

La France confirme sa place de championne d'Europe des bébés, avec l'Irlande. La moyenne européenne se situe à environ 1,5 enfant par femme, plusieurs pays se situant en-dessous de cette moyenne comme l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Pologne ayant un taux proche de 1,2 seulement.

Ce dynamisme conduit à un nombre de naissances en 2008 jamais atteint depuis 1981: en 2008, 801.000 enfants sont nés en métropole et 33.000 dans les DOM.

Le solde naturel, c'est-à-dire la différence entre les 834.000 naissances et les 543.500 décès, est donc très élevé, de 290.000 personnes.

L'augmentation de la population française, estimée à 64,3 millions d'habitants au 1er janvier 2009 (métropole et DOM), s'explique essentiellement par ce solde naturel, auquel s'ajoute le solde migratoire de 76.000 personnes.

L'immigration joue peu par ailleurs dans le taux de fécondité de la France, indique-t-on à l'Insee, où l'on estime, à 0,1 point la contribution des mères d'origine immigrée ou étrangères au taux de fécondité de 2,02. En effet, leur nombre d'enfant est légèrement plus élevé.

Comme dans tous les pays développés, l'âge des mères au premier enfant est de plus en plus tardif, quasiment 30 ans en moyenne, soit près de deux années de plus qu'il y a 20 ans.

C'est d'ailleurs entre 30 et 40 ans que la fécondité progresse. Les enfants nés en 2008 sont 21,5% à avoir une mère âgée de 35 ans ou plus. ils étaient 20% trois ans plus tôt, et 16,5% il y a dix ans.

Les naissances hors mariage, devenues majoritaires en 2006, continuent à augmenter, et représentent 52% des naissances, soit 10% de plus qu'il y a 10 ans.

Pourtant, le nombre de mariages en 2008 n'a pas diminué (267.000) grâce surtout aux remariages.

Championnes jusqu'à présent de l'espérance de vie, les Françaises voient en 2008 la progression de celle-ci interrompue, avec même une petite diminution.

Cette rupture avec la tendance observée sur le long terme, si l'on excepte l'année de la canicule (2003), n'a pas d'explication, selon l'Insee. "Il ne faut pas surinterpréter ce résultat", affirme son principal démographe, Stéfan Lollivier, "c'est sans doute un palier temporaire".

Une fille née en 2008 vivrait ainsi 84,3 ans, contre 84,4 ans selon les estimations de 2007. Un garcon né en 2008 vivrait 77,5 ans, l'écart se réduisant petit à petit avec les filles.

La France a beaucoup de bébés mais cela ne suffit pas pour la rajeunir. En dix ans, le nombre de personnes de plus de 75 ans ou plus a augmenté d'un tiers, presque cinq fois plus vite que la population totale. Dans le même temps, le nombre des moins de 20 ans restait quasiment stable, ne progressant que de 2% en un an.

Au 1er janvier 2009, 8,7% de la population a 75 ans ou plus.