Dans une interview à 20 minutes, publiée mercredi, Isabel Miranda de Wallace déplore la crise diplomatique entre Paris et Mexico sur un sujet qui aurait dû rester à ses yeux juridique et se défend d'être instrumentalisée par son gouvernement.

"Je suis sûre à 100% qu'elle est coupable", dit-elle en réaction aux propos "excessifs et disproportionnés" tenus selon elle par Nicolas Sarkozy, qui réclame le transfèrement de Florence Cassez pour qu'elle purge sa peine en France.

Le sujet est très sensible au Mexique où une partie de l'opinion se mobilise contre les enlèvements. Le ministère de la Sécurité publique a recensé 100 enlèvements par mois en 2010.

Sur son site, l'association "Alto al Sequestro" contredit de nombreux points avancés par les défenseurs de Florence Cassez, condamnée au Mexique à 60 ans de prison.

Le reçu d'un dépôt bancaire de 50.000 dollars sur le compte de la jeune femme à la Banamex a été retrouvé par les enquêteurs, alors qu'elle gagnait alors 6.000 à 8.000 dollars par mois à son travail, souligne-t-elle.

L'association note que la Française avait officiellement établi son domicile au ranch d'Israel Vallarta, accusé d'être le chef d'un gang spécialisé dans les enlèvements et où furent retrouvés trois otages lors de leur arrestation en 2005.

Florence Cassez dit avoir tout ignoré des activités de son compagnon qu'elle connaissait depuis près d'un an et de la présence de personnes séquestrées dans une dépendance du ranch "Las Chinitas", dans la région de Mexico.

Mais ce cabanon ne se trouvait qu'à 65 mètres de l'habitation principale et il fallait passer devant pour entrer ou sortir des lieux, dit "Alto al Sequestro".

En outre, la jeune femme vivait depuis trois mois au ranch comme compagne de Vallarta quand le couple a été arrêté.

Or, une femme et son fils y étaient séquestrés depuis 50 jours et un troisième otage depuis 65 jours, note l'ONG.

De plus, Florence Cassez avait eu l'occasion de rencontrer plusieurs proches de Vallarta membres de la bande "Los Zodiacos", dont l'un de ses cousins.

"David Orozco, l'un des membres du gang, l'a désignée comme une responsable des enlèvements", dit Isabel Miranda de Wallace.

Quand on lui fait remarquer que David Orozco s'est rétracté, affirmant avoir parlé sous la torture, elle répond : "90% des kidnappeurs arrêtés prétendent avoir été torturés".

La justice mexicaine a rejeté la semaine dernière le pourvoi en cassation de Florence Cassez, emprisonnée dans ce pays depuis plus de cinq ans.

Sa défense a surtout mis en avant des violations de procédure, soulignant que la Française n'avait pas été présentée à un juge le jour même, de façon à pouvoir mettre en scène son arrestation le lendemain sous l'objectif des caméras.

SOURCE : Reuters