MEXIQUE - Gabriel GARCIA MARQUEZ fait scandale !

marquez.jpgMémoire de mes putains tristes.

 
On le disait mourant et le voilà qui réapparaît au centre d'un scandale !
La tentative du prix Nobel de littérature colombien Gabriel Garcia Marquez de réaliser une version filmée de son dernier ouvrage rencontre des résistances au Mexique.


 
"L'année de mes quatre-vingt-dix ans, j'ai voulu m'offrir une folle nuit d'amouravec une adolescente vierge.


Je me suis souvenu de Rosa Cabarcas, la patronne d'une maison close qui avait l'habitude de prévenir ses bons clients lorqu'elle avait une nouveauté disponible..."


 
Un roman succulent... qui ne sort pas de ma bibliothèque ! LB

 


Les groupes opposés à la prostitution des enfants lui reprochent de l'encourager dans son livre, "Mémoires de mes putes mélancoliques".

Le roman conte l'histoire d'un vieux célibataire de 90 ans qui décide de s'offrir une nuit d'amour sauvage avec une adolescente vierge pour son anniversaire.

Marquez est confronté à une plainte en justice de la coalition régionale contre le trafic des femmes et des filles en Amérique latine et dans les Caraïbes, depuis lundi. Sans le désigner nommément, la plainte vise "quiconque est responsable d'actes qui pourraient constituer le crime de tolérance de la prostitution enfantine".

Selon la directrice de la coalition, Teresa Ulloa, la distribution en film du roman contesté lui donnerait une audience que le livre n'a pas auprès des personnes les plus vulnérables de la société. "Une fois que ce sera tourné en film, ce sera dans les cinémas, et cela va passer ensuite à la télévision" selon elle.

Le producteur et co-réalisateur Ricardo del Rio dénonce dans la revue "Reforma" de mardi cette censure d'une oeuvre avant sa sortie, alors que les critiques ignorent tout du contenu ou du parti pris de l'auteur.

Le tournage prévu fin octobre a été annulé après le retrait de financements publics de l'Etat mexicain de Puebla, à la suite de la plainte en justice. La coalition estime avoir ainsi atteint son but, bloquer le tournage. L'Espagne et le Danemark soutiennent financièrement le projet. AP

 Source : Associated Press

 

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«L'année de mes quatre-vingt-dix ans, j'ai voulu m'offrir une folle nuit d'amouravec une adolescente vierge. Je me suis souvenu de Rosa Cabarcas, la patronne d'une maison close qui avait l'habitude de prévenir ses bons clients lorqu'elle avait une nouveauté disponible.

Je n'avais jamais succombé à aucune de ses nombreuses tentations obscènes, et moins encore à celle-là, mais elle ne croyait pas à mes principes. La morale est aussi une affaire de temps, disait-elle avec un sourire malicieux, tu verras ».

Ainsi commencent ces souvenirs. Le narrateur, « timide et anachronique », comme il sedéfinit lui-même, vit dans une grande maison coloniale, héritée de ses parents, il a presque tout vendu sauf la bibliothèque et sa collection de disques demusique classique, il s'enorgueillit de n'avoir jamais couché avec une femme sans la rétribuer.

En fait, il n'est jamais tombé amoureux. Sa vie n'a pas été passionnante et il décide de la commencer à un âge où la mort se penche déjà sur lui. Il sera sauvé de la vieillesse, stimulé par cet amour tardif pour une tendre adolescente.

Les épisodes amoureux sont platoniques, sans une parole, un mot : un voyeurismeextrême qui génère un amour fou. Ce qui prime dans ces confessions d'un nonagénaire dont l'ultime désir est de mourir centenaire et amoureux, c'est la revendication jubilatrice de l'amour et de la passion, quel que soit l'âge etles circonstances.

 

Le roman est parsemé d'épisodes dramatiques, d'humour et de poésie, d'éléments propres à l'univers de Marquez : la vie quotidienne dans les Caraïbes et le monde irééel de Macondo, la solitude de l'homme, les errements de l'amour et surtout les amours contrariés.