Refusons la violence ordinaire de la presse française!

questionsfemmes.jpgJe voudrais réagir à l'article d'un magazine qui m'a profondément choqué.
Il s'agit de 'Guadeloupe: les «allocs braguettes»', nouveau système D !  paru dans le magazine Questions de femmes, n°136, Juin 2008, texte et photos (Laurence d'Hondt).
 
Le titre peut déjà surprendre, par la subjectivité étiquetée dans la rubrique « Femmes du monde », dans un hebdomadaire à publication nationale.
Mais les injures se développent progressivement, tout au long d'un texte blasphémant les mœurs antillaises, et incitant à la discrimination outre-Atlantique de manière subtilement ficelée!


L'enquête commence par l'interview d'une étudiante de 17 ans (je cite « au fatalisme joyeux ») dont la classe de lycée est composée de 5 filles avec des bébés et de 2  filles enceintes.                                                 
Cette introduction tente de mettre en relief « toute une évolution sociale et un mode de vie durable » des antillaises françaises, consistant à mettre au monde le maximum d'enfants, afin d'accumuler les allocations versées par le généreux Etat français.  Tout ce processus servirait à percevoir de l'argent ne servant qu'aux femmes elles-mêmes.         


       
Voyez comment au-delà de la critique du matérialisme des guadeloupéennes, l'auteur avance la théorie d'un matérialisme maternel, totalement en contradiction avec les valeurs familiales de l'île.
Je ne remets pas en question le fait qu'en Guadeloupe, comme partout en France et dans le Monde, certaines cellules familiales soient dépendantes des indemnités sociales.
Cependant, cette enquête récupère une part importante de clichés et de cas extrêmes, pour pouvoir dessiner un schéma dans lequel nous aurions « des ennuis auxquels on préfère se soumettre que d'y remédier ».
Dans le rôle des interviewés il y a : la lycéenne de 17 ans citée précédemment, « une guadeloupéenne s'agitant » de ne pas bénéficier des allocations, «une femme d'un certain âge au pull moulant une abondante poitrine », un sociologue (pour paraître un minimum sérieux), ainsi qu'une mère de 3 enfants, dont le premier mari a été traîné en justice pour contribuer au frais d'entretien des enfants, et dont le second serait « amnésique ».
Les hommes, présentés comme généralement volages et démissionnaires, seraient en plus complices de ces sources de revenus, en ne déclarant pas leurs enfants. De plus, ce système encouragerait le guadeloupéen, je cite, « à renouer avec une polygamie traditionnelle et sans responsabilités ».
 
Comment un contenu aussi injurieux a-t-il pu être publié dans la presse nationale ?
En donnant des statistiques de l'INSEE sur les foyers guadeloupéens, pensez vous que l'auteur a pris en considération la réalité de nos mœurs ?                   
Non, madame la journaliste, chez moi l'état n'a jamais remplacé le rôle du père ! Car c'est toute une famille, oncles, tantes et grands-parents qui contribuent à l'éducation des enfants.
Non, madame la journaliste, nous ne vivons pas chez nos parents par facilité. Mais l'importance accordée au domicile familial, rassemble et construit plusieurs générations dans la proximité.
Non, madame, si vous aviez été moins superficielle dans votre analyse de la société guadeloupéenne, vous auriez pu écrire que la reconnaissance d'un père ne vaudra jamais moins qu'un peu d'argent !
En revanche, la reconnaissance du respect et de la diversité culturelle que constitue la France d'aujourd'hui, sont des notions qui vous échappent totalement.
  
A l'heure où la plupart des pays du monde, tournent une page sociale vers l'altruisme, la France et ses médias continuent à se confiner dans des batailles sournoises, balayant comme dans ce seul exemple : démographie, sexualité, économie et accueil touristique (au passage) des Antilles.
La conclusion de l'article, disant « qu'au pays des célibataires les enfants ne sont plus forcément rois », ne vous procure-t-elle aucun élan de soulèvement ?

 

Jeunesse ! Ne nous laissons pas faire !
Ne laissons aucune forme d'injures et de discriminations proliférer dans le silence.
Ne laissons aucun écho déformer la réalité et les valeurs qui font notre fierté. Ce genre d'articles est un exemple d'un type de  combat face auxquels nous ne pouvons plus rester spectateurs.                                       
                                                                                                                                                                                                         « Yes we can ! »