UA : LETTRE DE LA VICE-PRESIDENTE PÔLE-MARTINIQUE A LA COMMUNAUTE UNIVERSITAIRE

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Chers membres de la communauté universitaire, 

Je me permets de vous écrire pour vous indiquer que je joins ma voix à celle de la doyenne de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, ainsi qu’à celle de la doyenne de la Faculté de Droit et d’Économie, s’agissant du compte rendu qui a été donné par le président de l’université de certains points à l’’ordre du jour du Conseil d’Administration du 30 novembre 2017.

 

Ceci étant posé, j’aimerais insister sur un point qui me paraît particulièrement révélateur des dérives actuelles et des risques que celles-ci font encourir à l’établissement. 

Le Conseil d’État a annulé la décision du CNESER en raison de points de forme qui n’effacent aucunement le fond, et la gravité qui lui est inhérente. Le dossier devra être rejugé sur la forme mais absolument pas sur le fond. Or, il est curieux que l’actuelle gouvernance n’ait jamais apporté cette précision essentielle, pas plus qu’elle n’a fait mention de l’autre volet de l’affaire : le volet pénal. 

Ce volet pénal, je tiens à le rappeler solennellement ici, est extrêmement lourd.
Il comporte, d’une part, une mise en examen sur les chefs d’accusation suivants (dont vous avez pu tous avoir connaissance sous l’ancienne mandature) :
-Favoritisme ;
-Recel de bien provenant d’un délit puni d’une peine n’excédant pas 5 ans d’emprisonnement ;
-Usage de faux en écriture publique ou authentique ;
-Escroquerie réalisée en bande organisée ;
-Soustraction, détournement ou destruction de biens d’un dépôt public ;
-Immixtion dans une fonction publique. 

et d’autre part, un contrôle judiciaire indiquant explicitement, sans limitation de durée, une
Interdiction de rentrer en relation de quelque façon que ce soit avec des personnes appartenant au CEREGMIA et à l’UAG, des employés de la préfecture ou de toutes collectivités. 

Si l’interdiction de se rendre à l’Université et au CEREGMIA était valable pour une durée de deux ans et expire à fin janvier 2018, l’interdiction d’entrer en contact avec des personnes appartenant au CEREGMIA et à l’UAG ne comporte aucune limitation de durée et n’est absolument pas compatible avec une réintégration à l’université avant la fin de la procédure pénale. 

Il est absolument inadmissible que la gouvernance de l’université qui, de toute évidence, a connaissance de ces faits ne s’insurge pas contre le fait que : 

-Fred CÉLIMÈNE, en adressant un courrier à l’UA, viole manifestement son contrôle judiciaire, ce qui mérite un rappel à l’ordre et un signalement aux autorités judiciaires par le président de l’université ; 

 

-la gouvernance de l’université, prépare son retour pour février 2018 comme si le volet pénal n’existait pas et que l’affaire au CNESER ne devait pas être rejugée sur la forme uniquement

En tant que vice-présidente de pôle mais aussi fonctionnaire, en référence à l’article 40 du code de procédure pénale, je n’admettrai pas que de telles violations soient orchestrées au mépris de la loi et au mépris de l’énorme préjudice financier mais aussi de réputation que les agissements des dirigeants du CEREGMIA ont causés à l’université

J’invite l’ensemble des membres de la communauté universitaire qui ont encore quelque sens de l’éthique et du droit à ne pas accepter que nous soit présenté le retour de Fred Célimène, Kinvi Logossah et Éric Carpin comme allant de soi. 

À défaut de nous présenter, à tous, un document signé de l’avocat de l’université en charge de cette affaire ou du juge d’instruction précisant que les trois mis en cause peuvent réintégrer leur poste en février 2018, je considère que le président ne peut aucunement les réintégrer et encore moins l’affirmer devant le conseil d’administration, comme il l’a fait le 30 novembre 2017

Bien à vous tous, 

Copie à : 

  • -  Recteurs chanceliers de l’Université des Antilles 
  • -  Préfets de la Martinique et de la Guadeloupe